Les prix du pétrole ont repris leur tendance baissière ce lundi sur les marchés asiatiques, marquant une nouvelle étape dans leur recul. Cette diminution s’explique par l’atténuation des risques associés à l’ouragan dans le Golfe du Mexique, mais surtout par une déception des investisseurs face aux récentes annonces de relance économique en Chine. Le Brent a ainsi perdu 0,4 %, atteignant 73,56 dollars le baril, tandis que le WTI a chuté de 0,5 %, s’établissant à 70 dollars le baril. La prudence des autorités chinoises, visible dans un plan de relance modeste, accroît les doutes sur une éventuelle reprise de la demande énergétique mondiale.
Le plan de relance de Pékin, dévoilé lors d’une réunion du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale, n’a pas satisfait les attentes des marchés. Comportant des mesures limitées pour soutenir le secteur immobilier et stimuler la consommation, il a été accueilli avec scepticisme. Tony Sycamore, analyste chez IG, y voit une stratégie de prudence, les autorités chinoises préférant attendre l’impact des nouvelles politiques américaines avant de renforcer leurs mesures.
Moteur historique de la demande mondiale de pétrole, la Chine montre des signes de ralentissement. La croissance économique en baisse et l’essor rapide des véhicules électriques impactent la consommation de carburant, en particulier de l’essence. De plus, le gaz naturel liquéfié (GNL) remplace progressivement le diesel dans le transport de marchandises, contribuant à la baisse de la demande de pétrole dans le pays.
L’ouragan Rafael, qui menaçait les opérations dans le Golfe du Mexique, a désormais perdu en intensité, ce qui a réduit les craintes de perturbations prolongées dans l’approvisionnement. Des compagnies pétrolières majeures, telles que Shell et Chevron, ont entamé le redéploiement de leurs équipes sur les plateformes du Golfe pour relancer la production, après que plus d’un quart de la production de pétrole et 16 % de celle de gaz naturel avaient été temporairement suspendus.
À l’échelle mondiale, la politique énergétique du président élu des États-Unis, Donald Trump, reste un facteur de volatilité. Bien que son soutien aux sanctions pétrolières ait légèrement soutenu les prix la semaine dernière, l’incertitude persiste. Par ailleurs, la demande américaine demeure robuste, les raffineries opérant à plus de 90 % de leur capacité, ce qui apporte un soutien à court terme aux prix du pétrole.