Quelques jours après la reprise des négociations à Vienne, prévue le 29 septembre, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, s’est rendu à Téhéran pour rencontrer des responsables iraniens. L’objectif est de persuader l’Iran d’autoriser l’agence à accéder pleinement à ses sites nucléaires et de faciliter le succès des négociations sur l’accord nucléaire, également connu sous le nom de Plan d’action global commun (JCPOA).
Entretiens entre Grossi et des responsables de Téhéranelles ont été qualifiées de « difficiles », à la lumière des obstacles posés jusqu’à présent par la partie iranienne. La référence va notamment au manque d’accès, pour les experts de l’AIEA, aux caméras de vidéosurveillance sur les sites nucléaires et aux systèmes visant à surveiller les stocks d’uranium enrichi dont dispose l’Iran et à évaluer le respect par le pays de l’accord de 2015.
Parmi les personnalités rencontrées par Grossi, qui s’est rendu en Iran pour la troisième fois depuis février dernier, figurait le vice-président et chef de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran (AEOI), Mohammad Eslami, un individu sanctionné par l’ONU, en 2008, pour la prétendue « participation, lien direct ou soutien aux activités nucléaires iraniennes et au développement de missiles capables d’emporter des armes nucléaires ». A l’issue de la rencontre bilatérale du 23 novembre, lors d’une conférence de presse conjointe, le directeur de l’AIEA a évoqué une « atmosphère positive » et a déclaré vouloir poursuivre et approfondir le dialogue avec le nouveau gouvernement iranien, afin de régler les problèmes de sortie. ouvrir et trouver un terrain d’entente, dans le cadre d’un travail commun basé sur la transparence.
Pour sa part, Eslami a déclaré que son pays souhaitait résoudre les « problèmes techniques » avec l’AIEA sans qu’ils soient politisés. A cet égard, le responsable iranien a indiqué qu’il avait répondu aux questions posées concernant les documents publiés par les « ennemis » de l’Iran, relatifs à la présence de matières nucléaires dans des sites non déclarés, et que son interlocuteur n’avait pas remarqué de « déviations » du côté iranien avec respect des dispositions de son programme nucléaire. Selon le chef de l’AEOI, Téhéran agit conformément aux accords préétablis. En tout état de cause, précise Eslami, les questions abordées le 23 novembre étaient techniques, car les « complots » de tiers n’intéressent pas l’agence. À la lumière de cela, il est rapporté que l’Iran est déterminé à poursuivre son programme nucléaire, qui, comme indiqué dans le passé, aurait des fins pacifiques. En outre, Téhéran a demandé à l’AIEA de l’aider à produire de l’électricité à partir de l’énergie atomique, atteignant, espérons-le, 10 000 mégawatts d’électricité nucléaire.
« J’espère établir un canal de dialogue direct productif et coopératif, afin que l’Agence internationale de l’énergie atomique puisse reprendre les principales activités d’inspection dans le pays », a écrit Grossi sur son compte Twitter quelques heures avant la rencontre avec Eslami. De son côté, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saeed Khatibzadeh, a exprimé l’espoir que la visite soit « constructive ». « Nous avons toujours recommandé à l’Agence internationale de l’énergie atomique de poursuivre la coopération technique avec nous et de ne pas permettre à certains pays de l’exploiter à des fins politiques », a déclaré le porte-parole.