Le tribunal correctionnel de Besançon en France a condamné une étudiante en biologie d’origine algérienne à 4 mois de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme », rapportent plusieurs média français.
Poursuivie par le tribunal de Besançon (Est de la France) pour « apologie de terrorisme », pour avoir écrit que le professeur Samuel Paty, décapité la semaine dernière par un terroriste tchétchène près de Paris, « méritait de mourir », la jeune femme de 19 ans a été arrêtée et jugée en comparution immédiate par le tribunal de Besançon. Elle devra également effectuer un stage de citoyenneté dans les 6 mois à venir, auquel elle devra s’inscrire à ses frais, selon la presse française.
Commentant un article de L’Est Républicain qui annonçait un rassemblement en mémoire de l’enseignant, publié sur la page Facebook du quotidien régional, elle avait écrit : «il mérite pas d’être décapité, mais de mourir, oui.» Ce commentaire signalé par un internaute sur la plate-forme Pharos, avait conduit jeudi à son interpellation à l’université de Besançon et à son placement en garde à vue.
Devant le tribunal, l’étudiante a déclaré «je regrette d’avoir écrit ce commentaire, je m’en excuse. Je suis contre ce que j’ai écrit», avouant avoir elle-même «effacé le soir même» son message rédigé «trop vite» et «sans réfléchir».
«Je ne suis pas du tout contre le fait qu’il (Samuel Paty) ait montré une caricature. C’est un professeur qui présente son cours comme il le souhaite», a dit cette jeune fille de confession musulmane qui dit «vivre (sa) religion à la maison» et avoir justement fui la violence en Algérie ».
Pour la procureure Margaret Parietti, qui a requis six mois de prison avec sursis probatoire et 180 heures de travail d’intérêt général, «nous sommes dans un contexte où on ne peut pas écrire, dire n’importe quoi». «Je veux bien croire qu’il s’agit d’un dérapage, incompréhensible, d’un moment de folie pendant un accès de colère», a tempéré la procureure.