Quand on évoque les risques que présentent les voyages dans l’espace, les radiations sont citées comme un danger mortel pour les astronautes et les cosmonautes. Les scientifiques affirment en effet qu’une trop grande exposition aux rayons de soleil depuis l’espace entraîne invariablement l’apparition de cancer et/ou de maladies cardiovasculaires.
Une nouvelle étude vient cependant contredire cette affirmation. Menées par l’entreprise Mortality Research & Consulting, Inc en Californie, sous la direction de Robert Reynolds, les recherches affirment que non, tous les astronautes et cosmonautes envoyés dans l’espace n’ont pas forcément contracté un cancer ou des problèmes de cœur après être revenus de mission.
Les recherches ont fait l’objet d’un article détaillé dans la revue Scientific Reports, ce jeudi 4 juillet.
Des chiffres révélateurs
Dans le cadre de ces nouvelles recherches, 418 personnes, dont 301 astronautes et 117 cosmonautes ont accepté d’y participer. Tous les astronautes de la NASA répertoriés depuis 1959 ont fait l’objet de cette étude, ainsi les cosmonautes russes et soviétiques enregistrés depuis 1961. Les astronautes ont été suivis pendant 24 ans, tandis que les cosmonautes ont été suivis pendant 25 ans.
Durant cette période, Robert Reynolds et ses collègues ont dénombré 89 décès, dont 53 astronautes et 36 cosmonautes. Les chercheurs ont relevé que « seuls » 30 % des astronautes sont morts d’un cancer, tandis qu’ils ne sont que 15 % à être morts d’une maladie cardiaque. Du côté des cosmonautes, environ 50 % sont décédés d’un problème de cœur et 28 % d’un cancer.
Pour Reynolds, ces chiffres ne sont pas alarmants, et témoignent que l’exposition aux rayons ionisants ne condamne pas forcément les astronautes et cosmonautes. L’étude a donc finalement conclu que : « si les rayonnements ionisants ont un impact sur le risque de décès par cancer et par maladie cardiovasculaire, l’effet n’est pas dramatique. »
Sans danger, vraiment ?
Si cette nouvelle étude affirme que les radiations spatiales ne sont pas aussi terribles qu’on le pense, elle reste néanmoins réaliste : les auteurs avancent en effet que les effets néfastes des rayons ionisants sont affaiblis par le champ magnétique terrestre. Donc, si les astronautes venaient à mener des missions hors du champ magnétique de la Terre, ils ne seront plus à l’abri du danger.
« […] les futures missions d’exploration de l’espace lointain offriront probablement des doses de radiations spatiales bien supérieures à celles d’origine, ce qui entraînera un profil de risque différent pour les futurs astronautes et cosmonautes », indique l’étude à ce sujet.
Une étude menée par la NASA il y a six ans confirme ces faits en affirmant que lors des missions sur Mars, les astronautes seraient exposés à un niveau de radiation élevé qui équivaut à recevoir hebdomadairement un scanner complet du corps pendant un an !
Les compagnies spatiales ont donc tout intérêt à développer des combinaisons très spéciales pour permettre aux futures colonies de survivre dans l’espace et loin de la Terre.