L’Algérie a décidé officiellement de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d’hier mardi, en raison « d’actions hostiles » du royaume chérifien à l’égard du pays, a annoncé hier mardi 24 aout le ministre des Affaires Étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, lors d’une conférence de presse animée au Centre International des Conférences (CIC) à Alger.
« Les services de sécurité et la propagande marocains mènent une guerre ignoble contre l’Algérie, son peuple et ses dirigeants, en lançant des rumeurs et en diffusant des informations malveillantes et incendiaires » », a justifié le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra devant la presse, tout en affirmant que « l’histoire avait montré que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de l’Algérie ».
Le chef de la diplomatie algérienne est également revenu sur « les agissements » du Maroc en expliquant que « l’Algérie rejette la politique de fait accompli et les politiques unilatérales avec leurs conséquences désastreuses pour les peuples du Maghreb ».
Selon le ministre algérien, cette décision « ne touchera pas les citoyens des deux pays » et que « les affaires consulaires travailleront normalement, et ce dans le respect des usages internationaux ».
Par ailleurs, le MAE a dénoncé les actes d’espionnage massif et systématique commis par le royaume du Maroc et qui ont ciblé des « citoyens et des responsables algériens à travers le logiciel d’espion Pegasus de la société israélienne NSO Group qui a été utilisé par les services secrets marocains pour espionner des milliers de personnes au Maroc, en Algérie et ailleurs.
De son côté et dans un communiqué publié mardi soir, le ministère des Affaires étrangères marocain a regretté une décision « complètement injustifiée mais attendue » de l’Algérie, et dénoncé « les prétextes fallacieux, voire absurdes, qui la sous-tendent ».
« Le Maroc regrette cette décision complètement injustifiée mais attendue – au regard de la logique d’escalade constatée ces dernières semaines », indique le MAE Marocain.
Cette annonce intervient à seulement quelques jours de l’annonce, lors de dernier haut conseil de sécurité, de la décision de « revoir » les relations avec rabat, accusé de commettre des « actes hostiles incessants » et d’être impliqué dans les incendies meurtriers qui on ravagé le nord de pays.
Mercredi dernier, le haut conseil de sécurité, présidé par le chef de l’état abdelmadjid Tebboune a avait conclu que le MAK et le mouvement Rachad, déjà classées comme “organisations terroristes”, d’être à l’origine des “feux de forets”. Le HCS a estimé que le MAK reçoit “le soutien de parties étrangères, notamment le Maroc et l’entité sioniste. Ce qui a nécessité selon la Présidence algérienne, “l’intensification de la sécurité aux frontières marocaines” ainsi que “la reconsidération des relations” avec le Maroc.
Fin juillet, le roi du Maroc, Mohammed VI, avait déploré les « tensions » avec l’Algérie, invitant le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, « à faire prévaloir la sagesse » et à « œuvrer à l’unisson au développement des rapports » entre les deux pays.
A noter que les relations entre l’Algérie et son voisin marocain ont connu une récente dégradation ce derniers mois en raison, notamment, de l’épineux dossier du Sahara occidental et la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël .