Le Directeur général de l’Administration pénitentiaire et de réinsertion, Saïd Zreb, a déclaré que le système pénitentiaire en Algérie repose sur le respect des droits de l’homme et la préservation de la dignité des détenus. Il a affirmé que ce système est comparable à ceux en Europe et en Amérique. M. Saïd Zreb a souligné ces points lors de la clôture du projet de soutien à la réintégration sociale, lancé en 2020 en collaboration entre le ministère de la Justice, représenté par la Direction générale de l’Administration pénitentiaire, et le Programme des Nations Unies pour le développement.
Cependant, ces déclarations semblent être de l’encre sur du papier, car le système défaillant ne parvient pas à fournir de la nourriture, de l’eau, de l’électricité, voire même du gaz aux citoyens ordinaires en plein hiver. Comment pourrait-il alors assurer un traitement décent aux détenus et aux prisonniers dans les établissements pénitentiaires?
Un ancien détenu, témoignant anonymement, dénonce des conditions inhumaines. Il décrit des cellules conçues pour quatre personnes, mais souvent occupées par vingt détenus, où les maladies sexuellement transmissibles, la saleté, les déchets, les poux, les insectes et les rats sont monnaie courante. Les besoins les plus élémentaires sont satisfaits avec des seaux sales et des robinets rouillés partagés sans intimité.
L’ancien prisonnier évoque également un régime alimentaire médiocre que même les animaux refuseraient de consommer. Il souligne le froid, les problèmes respiratoires et les douleurs articulaires endurés par les détenus. Il met en garde contre les dangers du sommeil, expliquant qu’il faut être extrêmement vigilant et dormir sur le dos, une œil ouvert, car tout sommeil complet peut exposer soudainement les détenus aux abus sexuels de leurs codétenus.
Il dénonce également une compétition malsaine entre les détenus, en particulier les nouveaux arrivants, suscitant des enchères et des combats entre les criminels pour obtenir des mineurs en vue de les exploiter ou de les vendre. Le tout, sous le regard complice du directeur de la prison, qui lui-même serait impliqué dans des actes répréhensibles. Ces allégations soulèvent des questions sérieuses sur la réalité des conditions carcérales en Algérie, malgré les affirmations officielles contraires.