Le despote de l’une des institutions les plus corrompues du régime algérien, Farid Bencheikh, a finalement été évincé de son poste de directeur général de la police. Son remplaçant, Ali Badaoui, ancien chef de la police aux frontières (PAF), a immédiatement pris ses fonctions le lundi 8 janvier.
Cette éviction honteuse trouve son origine dans l’incident pathétique d’un jeune clandestin algérien, frôlant l’hypothermie sévère après s’être introduit dans l’aéroport d’Oran, puis dans le train d’atterrissage d’un avion d’Air Algérie, pour finalement atterrir le 28 décembre dernier sur le tarmac de Paris-Orly. L’évasion spectaculaire de ce délinquant a non seulement captivé l’opinion publique, mais a également mis en lumière les lacunes flagrantes en matière de sécurité, exposant ainsi l’incompétence généralisée, jusqu’au sommet de l’État.
L’enquête expéditive ordonnée par le président Abdelmadjid Tebboune à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a rapidement pointé du doigt plusieurs officiers occupant des postes stratégiques. Une poignée de policiers travaillant à l’aéroport, accompagnée d’un mécanicien de la compagnie nationale, ont été jetés en détention provisoire le 7 janvier, accusés notamment de mettre la vie d’autrui en danger. Parmi eux, deux commissaires, l’un à la tête de la deuxième brigade de la PAF, l’autre responsable de la sécurité de l’aéroport, ont été mis en cause. La déchéance de Bencheikh, bien que tardive, souligne le dysfonctionnement profondément enraciné au sein de cette institution corrompue.