Une semaine après le fiasco de l’Aïd al-Adha, aucune des promesses faites par le président Abdelmadjid Tebboune au peuple algérien, marqué par la précarité, ne s’est concrétisée. Il avait promis une amélioration notable des conditions de vie : la fin des files d’attente pour les produits de première nécessité, l’accès à l’eau potable et à une alimentation décente pour les plus démunis, la création d’emplois, la baisse du chômage, et une réforme effective du système de santé et d’éducation durant son premier mandat.
Cependant, non seulement aucune de ces promesses n’a été tenue, mais la situation du pays s’est considérablement détériorée : augmentation du taux de pauvreté, chômage croissant, insécurité alimentaire, propagation de maladies, épidémies, sécheresse et pénurie d’eau généralisée.
Tout ce que le président Tebboune promet semble produire l’effet inverse. Le pays se retrouve aujourd’hui comparé à des États fragiles comme la Somalie, le Soudan ou encore la Syrie, et souffre d’une image internationale négative, souvent associée à la criminalité, à la corruption et à la décadence sociale.
Dans une logique perçue par certains comme hostile envers les pays voisins (notamment le Maroc et la Tunisie), le président a procédé à l’importation de 50 000 béliers de Roumanie, au lieu des 2 millions initialement prévus, pour permettre aux citoyens d’accomplir le sacrifice rituel de l’Aïd. Fait étonnant : plus d’une semaine après la fête, une grande partie des citoyens n’ont toujours pas reçu leurs moutons, malgré leur inscription à la loterie de distribution et le paiement de sommes atteignant plus d’un million de dinars algériens.
Nombre de moutons importés sont morts en raison de maladies infectieuses, de malnutrition, de manque d’eau et de conditions sanitaires déplorables. La pénurie d’eau reste critique dans la plupart des wilayas (provinces) algériennes, où l’eau courante n’est disponible qu’une heure tous les deux jours.
Quel genre d’Aïd est-ce, en Algérie, sans moutons, sans eau, et sans nourriture ? Dans l’ouest du pays, les réfugiés du Front Polisario (installés dans les camps de Tindouf) bénéficient quant à eux d’un accès régulier à l’eau, à l’électricité et à des moutons de qualité, tandis que les citoyens algériens ordinaires peinent à subvenir aux besoins élémentaires de leurs familles dans ce qu’on appelle la “Nouvelle Algérie”.
