Le 11 août 2025, le président américain Donald Trump a officialisé la nomination d’EJ Antoni à la direction du Bureau of Labor Statistics (BLS), l’agence fédérale américaine chargée de collecter, analyser et diffuser les données officielles sur le marché du travail. Cette annonce survient dans un contexte tendu, marqué par le récent limogeage de la précédente directrice, Erika McEntarfer, qui avait publié des chiffres décevants sur la création d’emplois, provoquant la colère du président.
Trump a défendu ce remaniement en affirmant vouloir garantir l’intégrité, la fiabilité et la transparence des statistiques officielles. Sur sa plateforme Truth Social, il a salué la nomination d’Antoni, actuel économiste en chef de la Heritage Foundation, un influent centre de réflexion conservateur, déclarant : « Notre économie est en plein essor, et EJ veillera à ce que les chiffres publiés soient HONNÊTES et EXACTS. Je suis certain qu’EJ Antoni accomplira un travail remarquable dans ses nouvelles fonctions. Félicitations, EJ ! »
La nomination d’Antoni doit désormais être validée par le Sénat américain, où son profil et ses positions politiques font débat. En effet, EJ Antoni, âgé de 56 ans, est connu pour ses prises de position critiques à l’égard du BLS et pour son engagement en faveur d’une réforme de la manière dont sont collectées et communiquées les données économiques aux États-Unis. Il avait notamment appelé au renvoi d’Erika McEntarfer peu avant son limogeage.
Cette décision fait suite à la publication, début août, de données révisées à la baisse sur la croissance de l’emploi pour les mois de mai et juin, décevant les attentes du président et provoquant son accusation, sans preuve, de manipulation des chiffres pour favoriser le camp démocrate. Ce contexte a alimenté les inquiétudes sur la politisation d’une institution traditionnellement considérée comme neutre et technique.
La nomination d’Antoni a rapidement suscité des réactions contrastées dans les milieux économiques et universitaires. Jason Furman, économiste renommé de la Harvard Kennedy School et ancien conseiller économique de l’administration Obama, a vivement critiqué ce choix, le qualifiant de « complètement incompétent » et de « partisan extrémiste » manquant de l’expertise nécessaire pour diriger une institution aussi cruciale.
D’autres experts, comme Erica Groshen, ancienne directrice du BLS sous l’administration Obama, ont exprimé des réserves sur la capacité d’Antoni à préserver l’indépendance scientifique et la crédibilité de l’agence. Ces critiques soulignent l’importance capitale du BLS, dont les données influencent les décisions des décideurs politiques, des investisseurs et du grand public.Trump nomme un économiste conservateur à la tête de l’agence des statistiques du travail