Le feu dévore, implacable, les vastes étendues forestières de l’ouest du Colorado. L’incendie surnommé « Lee » est devenu l’un des plus grands jamais enregistrés dans l’histoire de cet État, semant la panique et la désolation sur son passage. Face à la menace imminente, le centre correctionnel de Rifle, refuge temporaire de 179 détenus, a dû être évacué en urgence. Ces derniers ont été transférés à plus de 240 kilomètres, vers le complexe de Buena Vista, dans une opération délicate menée sans incident majeur.
Mais le pire est encore à venir. Depuis plusieurs jours, les flammes progressent sans relâche, alimentées par des vents violents et une sécheresse extrême qui transforment la forêt en un véritable brasier. Plus de 433 kilomètres carrés ont déjà été réduits en cendres dans les comtés de Garfield et Rio Blanco, alors que les pompiers, plus d’un millier d’hommes, luttent sans répit sur plusieurs fronts autour de la route Colorado 13 et au nord de County Road 5. Pourtant, malgré leur détermination, seulement 6 % du périmètre est pour l’instant maîtrisé.
L’air est devenu irrespirable. La fumée dense et âcre enveloppe les vallées, mêlant les relents de l’incendie Lee à ceux d’un autre feu, l’Elk, qui fait rage à l’est sur 60 kilomètres carrés supplémentaires. Les autorités sanitaires tirent la sonnette d’alarme face à une qualité de l’air dégradée qui menace la santé des populations locales.
Cette catastrophe naturelle s’inscrit dans un été marqué par une succession d’incendies majeurs à travers l’ouest des États-Unis. En Californie du Sud, l’incendie de Canyon a déjà fait plusieurs blessés parmi les pompiers et détruit plusieurs bâtiments, tandis que le feu de Gifford continue de ravager des centaines de kilomètres carrés avec un faible taux de containment.
À mesure que les flammes gagnent du terrain, l’angoisse monte parmi les habitants, contraints à la vigilance et parfois à l’évacuation. Chaque souffle de vent, chaque changement de direction du feu peut à tout instant bouleverser la donne.
Dans ce contexte dramatique, le combat des secours reste acharné, mais incertain. L’avenir de ces territoires, de leurs habitants, et même de l’environnement tout entier, semble suspendu à la volonté et au courage de ceux qui affrontent le feu jour et nuit.