Le 10 septembre 2025, le marché pétrolier mondial se trouve sous haute tension. Le baril de Brent franchit les 67 dollars et le WTI atteint 63,29 dollars, enregistrant trois hausses consécutives. À l’origine de cette volatilité : les menaces tarifaires de Donald Trump, l’attaque israélienne contre Doha visant des dirigeants du Hamas, et une escalade inédite en Europe de l’Est, avec des drones russes frappant la Pologne. La demande mondiale, portée par les pays émergents, accentue encore cette instabilité.
Le président américain frappe fort , surtaxes allant jusqu’à 50 % sur le pétrole russe importé, ciblant notamment l’Inde, qui dépend à 35 % du brut de Moscou. Objectif , asphyxier les revenus pétroliers russes et forcer Poutine à négocier un cessez-le-feu en Ukraine.
Washington exhorte l’Europe à s’aligner sur cette stratégie, mais les divisions internes – la Hongrie refusant toute sanction énergétique accrue – fragilisent le dispositif. La Chine, principal acheteur de pétrole russe, reste pour l’instant épargnée, renforçant l’incertitude sur les marchés.
Pour la première fois depuis 2022, un membre de l’OTAN est attaqué. Depuis la Biélorussie, une vingtaine de drones russes ont survolé la Pologne, endommageant une maison. Varsovie invoque l’article 4 du Traité de l’Atlantique Nord, convoquant une réunion d’urgence des alliés.
Cette escalade, sur fond des frappes les plus importantes jamais lancées contre l’Ukraine, fait craindre une confrontation directe avec l’OTAN. Moscou tente de calmer les marchés avec des ventes à bas prix à l’Inde et à la Chine, mais cette stratégie pourrait s’essouffler si les tensions s’intensifient.
L’attaque israélienne du 9 septembre contre des responsables du Hamas à Doha a fait bondir les prix de 2 %. La région, cœur de la production mondiale, reste fragile : le détroit d’Ormuz, par lequel transite 20 % du pétrole mondial, demeure un point névralgique. Une escalade prolongée pourrait perturber les routes maritimes et accroître les primes de risque, faisant grimper les coûts logistiques et les prix à l’international.
La consommation des pays émergents exerce une pression constante sur l’offre. Même si un excédent pétrolier est prévu d’ici fin 2025, les marchés restent focalisés sur les risques liés aux exportations russes et moyen-orientales. Le précédent de juin 2025, avec une cassure haussière du WTI avant les tensions israélo-iraniennes, démontre que les risques géopolitiques sont souvent sous-estimés avant d’exploser.