Après 33 heures de chasse à l’homme effrénée impliquant le FBI et les forces locales, les autorités américaines ont annoncé vendredi l’arrestation de Tyler Robinson, 22 ans, suspect principal dans l’assassinat du militant conservateur Charlie Kirk. « Nous l’avons eu », a déclaré le gouverneur de l’Utah, Spencer Cox, lors d’une conférence de presse matinale à Orem, marquant la fin d’une enquête qui a tenu en haleine le pays. Le président Donald Trump avait déjà lâché la nouvelle plus tôt sur Fox & Friends, affirmant : « Je pense que nous le tenons avec une grande certitude. En détention. »
Tyler Robinson, apprenti électricien résidant à St. George (sud-ouest de l’Utah, à 400 km d’Orem), est l’aîné d’une fratrie de trois enfants issue d’une famille mormone pratiquante. Vivant toujours chez ses parents, il n’a aucun antécédent judiciaire connu et n’est pas affilié à l’armée, ont confirmé les autorités. Pourtant, un membre de sa famille a révélé aux enquêteurs que Robinson s’était politiquement radicalisé ces dernières années, exprimant une aversion marquée pour Kirk. Lors d’un dîner familial avant le 10 septembre, il l’aurait qualifié de « plein de haine et de propagateur de haine ».
Un ancien camarade de lycée, interrogé, se souvient de lui comme du « seul gauchiste dans une famille de républicains très conservateurs », avec qui il jouait à des jeux vidéo en ligne. Son colocataire a fourni des messages Discord cruciaux : sous le pseudo « Tyler », Robinson évoquait la récupération d’un fusil à un « point de chute » et son abandon dans un buisson enveloppé d’une serviette – description exacte de l’arme retrouvée par le FBI jeudi dans une zone boisée près du campus.
L’arrestation s’est déroulée jeudi soir à 22h locales, sans violence. Le père de Robinson l’a reconnu sur des images de vidéosurveillance publiées par le FBI, montrant un homme en lunettes de soleil, chaussures Converse et sweat noir orné d’un aigle et d’un drapeau américain. Confronté, le suspect a avoué – ou « impliqué qu’il avait commis l’acte » – à un proche, qui a alerté un ami de la famille, pasteur et agent de sécurité au tribunal. Ce dernier a contacté les US Marshals, qui ont bouclé la résidence familiale à Washington, Utah, jusqu’à l’arrivée des agents fédéraux.
Robinson, qui avait menacé de se suicider plutôt que de se rendre, a été maîtrisé pacifiquement. Le FBI, dirigé par Kash Patel, a salué une opération « rapide et coordonnée », avec 11 000 pistes explorées en moins de deux jours. Patel a ajouté : « Nous sommes fiers d’apporter la justice à la famille de Charlie Kirk et d’honorer sa mémoire. »
Les caméras de l’UVU capturent Robinson arrivant à 08h29 (14h29 GMT) dans une Dodge Challenger grise, quatre heures avant le tir à 12h20 depuis un toit distant de 130 mètres. Des empreintes de paume et de semelle (Converse) ont été prélevées sur place, ainsi qu’un ADN potentiel. L’arme du crime, un fusil à verrou Mauser .30-06 importé muni d’une lunette, a été localisée enveloppée comme décrit. Les douilles portent des gravures provocatrices : « Hé fasciste ! ATTRAPE ! », « O Bella ciao, Bella ciao ! » (hymne antifasciste italien)
Une vidéo de surveillance montre le suspect fuyant les lieux , il glisse du toit, traverse une pelouse et disparaît dans les bois, abandonnant l’arme. Deux autres individus ont été brièvement détenus mercredi, avant d’être innocentés. Donald Trump, a exprimé son souhait de voir « la peine de mort » appliquée au suspect
Les voisins de la famille Robinson, choqués, décrivent la mère comme « formidable » et le père comme « exemplaire » : « Ce n’est pas le gamin du quartier », confie une résidente. Sur les réseaux sociaux, les réactions sont polarisées : certains détracteurs de Kirk célèbrent l’événement, tandis que d’autres appellent à la vengeance. L’enquête, « loin d’être close », tente de déterminer les motivations profondes du suspect, sans lien terroriste apparent pour l’instant.