Les marchés pétroliers ont fortement reculé lundi en Asie, les investisseurs digérant les informations selon lesquelles l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+) et ses alliés comptent augmenter à nouveau leur production dès novembre. À cela s’ajoute la reprise des exportations de pétrole kurde vers la Turquie, renforçant les inquiétudes concernant un excédent mondial d’offre.
À (9h41 GMT), les contrats à terme sur le Brent pour novembre ont perdu 0,8 %, tombant à 69,58 dollars le baril. Le West Texas Intermediate (WTI) reculait de 0,9 % à 65,16 dollars. Ces indices avaient pourtant enregistré une progression d’environ 5 % la semaine précédente, stimulés par les perturbations des exportations russes après une attaque de drone ukrainien sur des infrastructures clés.
Selon Bloomberg, l’OPEP+ devrait approuver, lors de sa réunion en ligne du 5 octobre, une augmentation supplémentaire de sa production d’au moins 137 000 barils par jour. Cette hausse s’ajoutera à celle déjà prévue pour octobre et s’inscrit dans une stratégie de reconquête des parts de marché mondiales, au détriment du maintien des prix.
Cette décision fait suite à plusieurs augmentations successives de production en 2025, annulant partiellement les coupes drastiques mises en place en 2023 et 2024. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) avertit que ces politiques pourraient pousser le marché vers une surproduction record d’ici 2026, alors que la croissance de l’offre surpassera la demande.
Parallèlement, l’Irak a relancé samedi ses exportations de pétrole depuis la région semi-autonome du Kurdistan vers la Turquie, interrompues depuis mars 2023. Les flux initiaux devraient atteindre entre 180 000 et 190 000 barils par jour, avec un potentiel d’accroissement dans les prochains mois.
Cet accord temporaire, conclu entre Bagdad, le gouvernement régional du Kurdistan et les compagnies étrangères, permet à nouveau l’acheminement via l’oléoduc Kirkouk-Ceyhan. Cette relance alimente les anticipations d’une offre excédentaire, accentuant la pression baissière sur les prix du brut.
Entre hausses de production de l’OPEP+ et reprise des flux kurdes, le marché pétrolier mondial reste exposé à une pression continue sur les prix. La réunion de l’OPEP+ début octobre sera cruciale pour déterminer si le cartel poursuit sa stratégie de parts de marché ou tente de stabiliser les prix dans un contexte de surabondance imminente.