La liste finale des CAF Awards 2025 est tombée, et le verdict est cinglant : l’Algérie est quasi invisible. Une invisibilité d’autant plus frappante que les performances sportives de l’équipe nationale ont été solides, avec une qualification quasi assurée pour la Coupe du Monde 2026 et une campagne impressionnante pour la CAN 2025. Mais sur le plan africain, l’Algérie semble condamnée à l’ombre.
Le problème est structurel : les joueurs algériens évoluent souvent dans des clubs qui peinent à se faire remarquer sur la scène internationale. Mohamed Amoura, auteur de 10 buts lors des qualifications pour la Coupe du Monde, joue à l’Union Saint-Gilloise, un club modeste qui n’offre ni lumière médiatique ni tribune internationale. Dans un monde où le football africain récompense autant la notoriété que le talent, cette situation condamne nos joueurs à rester des étoiles dans l’obscurité. Les performances, aussi éclatantes soient-elles, se dissolvent face à l’éclat des clubs européens prestigieux.
Même les piliers de l’équipe ne sont pas épargnés. Ismaël Bennacer, pourtant moteur du milieu de terrain, a vu son année tronquée par les blessures et les absences. Dans un système de sélection où la constance prime, cette fragilité physique a suffi à effacer son nom des listes finales. C’est cruel, mais c’est la réalité : l’Algérie paie le prix de l’accumulation de petites injustices et d’imprévus qui limitent la visibilité de ses meilleurs éléments.
Riyad Mahrez, figure tutélaire du football algérien, voit son influence diminuer inexorablement. La relève est jeune, prometteuse, mais encore fragile face aux projecteurs et à la compétition continentale. L’Algérie vit une transition générationnelle délicate : le passage de témoin entre une icône vieillissante et une jeunesse brillante mais immature sur la scène africaine se traduit par une quasi-absence de reconnaissance institutionnelle.
La concurrence est impitoyable. Sénégal, Égypte, Maroc, Nigeria : les grandes nations africaines évoluent avec des joueurs qui brillent dans des clubs européens de premier plan et bénéficient d’une exposition médiatique massive. Dans ce contexte, l’Algérie, malgré ses performances, reste en marge. Ce n’est plus seulement une question de talent ou de résultats : c’est un problème de visibilité, de reconnaissance et, peut-être, de politique du football africain.

























