L’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, assigné à résidence depuis plusieurs mois, a été placé samedi 22 novembre en détention provisoire après avoir tenté d’ouvrir son bracelet électronique avec un fer à souder. Interrogé par la police, il a évoqué un simple geste de « curiosité », mais la justice l’accuse d’avoir cherché à s’évader à la faveur d’un rassemblement de ses partisans près de son domicile à Brasilia.
Jair Bolsonaro, 70 ans, avait été condamné en septembre à 27 ans de prison pour tentative de coup d’État visant à empêcher le retour au pouvoir de son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, élu président en octobre 2022. Depuis août, il était sous surveillance électronique dans le cadre d’une enquête pour tentative d’obstruction à son procès.
Selon le juge Alexandre de Moraes, en charge du dossier, l’ex-chef de l’État a tenté de « casser » son bracelet électronique afin de profiter d’une manifestation prévue par ses partisans. Le magistrat a souligné le « risque élevé de fuite », rappelant que l’événement se déroulait à proximité de plusieurs ambassades, dont celle des États-Unis.
Dans une vidéo diffusée par la police, Bolsonaro apparaît décontracté et confirme avoir utilisé un fer à souder pour endommager le bracelet, répondant à la policière qui l’interrogeait sur les traces visibles de brûlure : « Non, un fer à souder… par curiosité. » Cette déclaration, qualifiée de tentative de justification par son avocat, est considérée par la justice comme un acte de défi à l’autorité.
Le sénateur Flavio Bolsonaro, fils aîné de l’ex-président, avait appelé à une veillée de prières près du domicile familial, un rassemblement que la justice a interprété comme une « possibilité de tentative de fuite vers une des ambassades proches ». Flavio Bolsonaro s’en est vivement pris au juge Moraes sur les réseaux sociaux, avertissant que « si mon père meurt là-dedans, ce sera de ta faute ».
Malgré son état de santé fragile, héritage d’un coup de couteau reçu à l’abdomen en 2018, Jair Bolsonaro a été transféré dans un complexe de la police pour subir des examens médicaux avant son incarcération. La cellule dans laquelle il est provisoirement détenu dispose d’un climatiseur, d’une télévision et d’un mini-frigo.
L’avocat de l’ex-président, Paulo Cunha Bueno, a dénoncé une « humiliation » orchestrée par le bracelet électronique et annoncé que la défense ferait appel de cette détention provisoire, invoquant la mise en danger possible de la vie de son client.
Cette affaire survient dans un contexte politique tendu, à moins d’un an de la présidentielle de 2026, où le camp bolsonariste se retrouve sans figure clairement désignée, alors que Luiz Inacio Lula da Silva a déjà confirmé sa candidature à un quatrième mandat.


























