Mardi 23 décembre 2025 – À la veille de Noël, les cours du pétrole marquent une pause hésitante après un rebond spectaculaire de plus de 2 % lundi, la meilleure performance quotidienne du Brent en deux mois et du WTI depuis mi-novembre — les prix ont légèrement fléchi en séance asiatique avant de se stabiliser. Le baril de Brent de la mer du Nord s’échangeait autour de 62 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) gravitait sous les 58 dollars, traduisant une hésitation générale du marché.
Ce sursaut des prix a été largement alimenté par la montée des tensions entre Washington et Caracas. Le président américain Donald Trump a confirmé que les États-Unis pourraient conserver ou vendre le pétrole vénézuélien récemment saisi en mer, dans le cadre du durcissement du blocus visant les exportations de Caracas. Cette stratégie accentue la pression sur un pays déjà soumis à un embargo sévère, même si son impact immédiat sur l’équilibre mondial reste limité. Selon Barclays, même une chute brutale des exportations vénézuéliennes ne suffirait pas, à court terme, à déséquilibrer un marché jugé bien approvisionné au premier semestre 2026.
En parallèle, le conflit russo-ukrainien continue de faire planer un risque sur les flux énergétiques. Les récentes attaques réciproques en mer Noire, touchant ports, quais et navires, rappellent la vulnérabilité des infrastructures logistiques dans une zone clé pour les exportations. L’Ukraine intensifie notamment ses actions contre les pétroliers de la « flotte parallèle » russe, utilisés pour contourner les sanctions occidentales, renforçant les inquiétudes autour de potentielles perturbations prolongées.
Pour autant, ces facteurs haussiers restent contrebalancés par des perspectives de surproduction. L’augmentation des quotas de l’OPEP+ et les anticipations d’un excédent mondial — estimé par Barclays à environ 700 000 barils par jour fin 2026 — pèsent lourdement sur les anticipations de prix. Comme le soulignent plusieurs analystes, le marché demeure fragile, sensible à la moindre mauvaise nouvelle géopolitique mais structurellement orienté à la baisse.
Les dernières semaines de 2025 s’annoncent volatiles. Le pétrole évolue dans un étroit couloir, pris entre des chocs géopolitiques intermittents qui soutiennent temporairement les cours et des fondamentaux d’offre qui limitent toute hausse durable. Une équation complexe qui explique la prudence actuelle des investisseurs, malgré le rebond récent.


























