Deux hauts fonctionnaires pakistanais ont été expulsés pour « espionnage », a rapporté le ministère indien des Affaires étrangères.
Le gouvernement indien a déclaré que 2 fonctionnaires pakistanais sont des « personnes importunes » dans le pays, car ils sont responsables d’activités incompatibles avec leur statut de membres d’une mission diplomatique. Le ministère pakistanais des Affaires étrangères, pour sa part, a déclaré qu’il « rejetait fermement les accusations indiennes non fondées » et a qualifié l’action de New Delhi de « violation manifeste de la Convention de Vienne », qui se déroule « dans une atmosphère déjà difficile ».
L’arrêté d’expulsion du 31 mai est intervenu après qu’un tribunal allemand eut déclaré qu’un citoyen indien serait jugé pour espionnage contre les communautés sikhs et le peuple du Cachemire pour les services secrets de New Delhi. Par ailleurs, la tension entre l’Inde et le Pakistan est très élevée, suite aux affrontements portant précisément sur le territoire contesté de la région du Cachemire. La région est le théâtre d’affrontements depuis des décennies, mais, à partir d’août 2019, les tensions se sont ravivées. En particulier, le 5 août 2019, le gouvernement de New Delhi a décidé de supprimer le statut spécial de la partie indienne de la région, pour des raisons de sécurité, et a retiré son autonomie en la divisant en territoires administrés par le gouvernement fédéral de l’Inde. Jusque-là, la région avait une autonomie sur toutes les questions internes, à l’exception de la défense, des communications et des affaires étrangères.
Après le retrait de l’autonomie, le Cachemire a été frappé par une vague de protestations. Un groupe de protection des droits humains, Amnesty International, a déclaré que la situation au Cachemire était « sans précédent » dans l’histoire récente de la région. Selon l’organisation, les détentions et la répression de la dissidence ont contribué à « propager la peur et l’aliénation ». Le dernier épisode dans la région remonte au 5 mai, lorsque les troupes indiennes ont tué 4 combattants rebelles lors d’une série de fusillades dans le Cachemire administré depuis l’Inde. Parmi eux se trouvait un commandant du plus grand groupe séparatiste de la région.