Au Soudan, le gouvernement de transition a annoncé le limogeage du chef de la police et de son adjoint, après l’explosion des récentes manifestations pour exiger la destitution de tous les responsables liés à l’ancien président Omar el-Béchir. Adel Mohamed Bashaer, directeur général des forces de police soudanaises, a été relevé de ses fonctions et remplacé par Ezz Eldin Sheikh Ali, a déclaré le Premier ministre Abdallah Hamdok sur Twitter. L’adjoint de Bashaer, Othman Mohamed Younes, a ensuite été renvoyé de son poste et remplacé par un autre officier. Le gouvernement n’a cependant fourni aucun autre détail concernant la décision.
Au cours des manifestations qui ont commencé il y a une semaine, au moins une personne a été tuée et de nombreuses autres blessées. Des dizaines de milliers de Soudanais sont descendus dans la rue dans différentes parties du pays, exigeant des réformes plus incisives et un plus grand rôle pour les civils dans la transition vers la démocratie. Des manifestants et des groupes démocratiques lient les deux policiers licenciés à l’administration de l’ancien président el-Béchir, qui a été démis de ses fonctions en avril 2019 après des mois d’intenses protestations antigouvernementales.
Les manifestations contre l’ancien régime ont commencé le 19 décembre 2018 et en quelques mois ont conduit au renversement d’el-Bachir le 11 avril 2019, grâce à l’intervention des forces armées. Suite à cet événement, l’armée du pays a déclaré la mise en place d’un gouvernement militaire de transition, dirigé par le général Abdel-Fattah Al-Burhan. Les manifestants ont continué à descendre les rues de la capitale pour protester et exiger le remplacement d’un exécutif civil. L’accord de paix entre civils et militaires a été signé le 17 juillet 2019 et, selon les dispositions du traité, le nouveau gouvernement à composition mixte était censé guider la transition pacifique vers la démocratie en mettant fin aux conflits en cours et essayer de répondre aux demandes des citoyens, désireux de l’un tournant politique après des années de régime autoritaire.
Le nouveau Premier ministre du Soudan, Abdallah Hamdok, a prêté serment le 21 août 2019, en tant que chef du gouvernement de transition, promettant de restaurer la stabilité nationale, de résoudre la crise économique et d’assurer une paix durable. Le chef du Conseil militaire déchu, Abdel Fattah al-Burhan, a plutôt assumé le rôle de président du Conseil souverain, l’organe qui dirigera le pays pendant 3 ans et 3 mois jusqu’à de nouvelles élections. Cet organe est composé de 10 membres, 5 désignés par les militaires et 5 par les civils, plus 1 désigné d’un commun accord entre les parties.
Le 14 décembre, l’ex-président du Soudan, El-Bachir, a été condamné à 2 ans de prison pour irrégularités financières et corruption, dans le premier de plusieurs procès auxquels l’homme est appelé à faire face.