Suite à l’approbation du projet de loi visant à créer une deuxième chambre parlementaire, la population égyptienne va se rendra aux urnes entre le 8 et le 11 août prochain. Cependant, pour certains, il s’agit d’un simple «décore politique».
La Chambre des députés égyptienne, c’est-à-dire le Parlement a approuvé un premier projet de loi qui pose les bases de la création d’une deuxième chambre parlementaire, le Sénat. Ce dernier sera composé de 300 membres, dont un tiers à élire via le système de candidature individuelle et un troisième via le système de liste fermée. Les 100 autres seront nommés par le président égyptien. Les élections sont prévues les 8 et 9 août pour les Égyptiens à l’étranger et les 10 et 11 août pour les résidents du pays.
Une fois élue, la deuxième chambre pourra faire des propositions visant à promouvoir la démocratie et la paix sociale dans le pays, ainsi que le maintien des valeurs et des libertés dans la société. Le Sénat peut alors exprimer son pays sur tous amendements constitutionnels, projets de projets de développement social et économique et accords de paix et d’alliance. Enfin, le chef de l’État peut solliciter l’avis de cet organe sur des questions relatives à la politique générale de l’État et à ses affaires étrangères.
En ce qui concerne le rôle du président, ce dernier ne peut désigner des candidats qu’après la clôture des élections et avant la convocation du Sénat et ne peut choisir plus d’un représentant d’un même parti politique, ni élire un représentant du parti politique dont il était auparavant membre. Enfin, le chef de l’État ne pourra pas désigner un candidat ayant perdu les élections sénatoriales et devra prendre en compte le pourcentage au sein de la chambre haute, qui doit être égal à 10% de ses membres.
Le gouvernement du Caire ainsi que les différents candidats et partis ont accordé une grande attention aux élections et à la formation du Sénat, qui pourraient représenter un élément important dans le cadre plus large des réformes et amendements politiques déjà lancés également pour d’autres organes et institutions. Cependant, la population égyptienne, ainsi que certains analystes, estiment qu’une seconde chambre n’est rien de plus qu’un « décore politique », car elle n’apportera aucun avantage ou ne jouera aucun rôle significatif au sein du système législatif du Caire, étant donné que la Chambre des députés continuera à avoir deux fois plus de membres et aura donc plus de poids.
Bien que les sièges du Sénat aient été répartis à parts égales entre les différentes forces politiques, les observateurs ont estimé un faible taux de participation aux prochaines élections, compte tenu du manque de confiance de la population égyptienne qui, malgré les différentes campagnes électorales, ne croit pas aux importance d’une deuxième chambre parlementaire. Dernier point mais non le moindre, les listes de candidats pour les différents partis comprennent des hommes d’affaires et des personnalités affiliées au Parti national lâche, qui régnait à l’époque de l’ancien président Hosni Moubarak, ainsi que Des officiers de l’armée et de la police, alors qu’aucun candidat capable de représenter des voix anti-gouvernementales n’apparaît. Cependant, les élections, reportées à plusieurs reprises en raison de la pandémie de coronavirus, pourraient entraîner des changements dans le paysage politique égyptien, car elles influenceront également les élections de la Chambre des représentants, prévues en novembre.
Le 14 juin, les députés égyptiens ont approuvé des modifications des règles concernant également la composition de la Chambre des députés, l’exercice des droits politiques et l’exécution du Comité électoral national (CEN). le Parlement du Caire a déjà approuvé de nouveaux amendements constitutionnels, ensuite approuvés par un référendum populaire tenu du 20 au 22 avril, qui prévoient la prolongation du mandat présidentiel de 4 à 6 ans. De cette manière, le chef de l’État, Abdel Fattah al-Sissi, aura la possibilité de se présenter à nouveau aux prochaines élections de 2024 et, par conséquent, restera en fonction jusqu’en 2030.