Deux violentes explosions ont tué 3 femmes et un policier dans le gouvernorat irakien de Diyala le jeudi 5 novembre. L’événement s’inscrit dans un climat de tension croissant.
Le gouvernorat oriental de Diyala et sa capitale, Baqubah, ont été témoins d’épisodes qui menacent, presque quotidiennement, la sécurité de la région depuis environ un mois. Le 5 novembre, le directeur du district nord-est d’al-Abara, Shaker Al-Tamimi, a rapporté dans un communiqué qu’une première bombe a explosé à la périphérie du village de Zahra, tuant 3 femmes et blessant un civil. Puis, une autre bombe, posée près de la première, a explosé contre une patrouille de police qui est arrivée sur le lieu de l’explosion pour évacuer les blessés, tuant un policier et en blessant 3 autres.
Al-Abara et les villages environnants de la province de Diyala sont témoins de meurtres ou d’attaques similaires à celui du 5 novembre presque tous les jours. La cause remonte aux actions de vengeance des tribus locales ou à la présence de cellules terroristes liées à l’État islamique. Selon un responsable local de la sécurité, même derrière les deux explosions du 5 novembre, « il y a l’empreinte de l’Etat islamique ».
L’incident est survenu à un moment où les forces de sécurité irakiennes, en partenariat avec les Forces de mobilisation du peuple (PMF) et la coalition anti-ISIS dirigée par les États-Unis, continuent de mener des opérations dans tout le gouvernorat, dans le but de pour contrer la menace terroriste continue. À cet égard, le commandement des opérations de Diyala a indiqué qu’il avait conclu une opération de grande envergure qui a principalement touché la ville de Khailaniya, dans le nord-est du gouvernorat. Ici, 5 civils, dont un chef d’une tribu locale particulièrement active dans la lutte contre le terrorisme, ont été tués le 27 octobre, à la suite d’une attaque perpétrée par 2 agents de l’État islamique, arrêtés par la suite par les forces de renseignement irakiennes. Le commandant des opérations, le général de division Raad Al-Jubouri, a déclaré plus tard qu’il avait mené à bien une vaste opération visant à sécuriser toute la zone d’al-Muqdadiya.
L’absence d’une «direction unifiée» rend toute la région de plus en plus instable. À cet égard, les Forces de mobilisation populaire semblent agir de leur propre initiative, sans suivre les instructions des forces de sécurité irakiennes, ce qui alimente davantage une situation de chaos. Pour cette raison, le gouvernement de Bagdad a été exhorté à intervenir en déployant des forces de police locales, dans le but de garantir une plus grande sécurité, en particulier face à la menace croissante que représentent les cellules terroristes de l’Etat islamique toujours actives dans les zones environnantes.