Depuis maintenant plusieurs années, le Portugal vit une crise environnementale majeure avec le problème des incendies de forêt que le pays n’a pas encore pu résoudre jusqu’à aujourd’hui. Avec le changement climatique, la situation ne fait qu’empirer. Le gouvernement a ainsi mis en place un projet utilisant des chèvres comme moyen de limiter la quantité des sources potentielles de combustibles.
Il s’agit en fait des broussailles qui constituent une grande partie de l’alimentation de ces animaux.
Le projet implique environ 10 800 chèvres qui devront brouter un espace allant jusqu’à plus de 27 km². Le programme a démarré l’année dernière, mais avec un budget plutôt limité. Cette année, bien que le nombre de chèvres soit assez élevé, le projet souffre d’une pénurie de chevriers et de bergers.
Selon les informations, le pays consacre plus de la moitié du budget destiné à la lutte contre les incendies en milieu rural aux mesures préventives. Pourtant, le projet incluant les chèvres ne reçoit qu’un maigre financement.
Les chèvres, des constructeurs de pare-feu naturels
Le gouvernement portugais a décidé de lancer le programme utilisant des chèvres suite à de malheureux événements qui se sont produits au cours de ces dernières années. Il s’agit de plusieurs incendies graves dont certains ont coûté la vie à des dizaines de citoyens, comme ce fut le cas pour la ville de Pedrógão Grande en 2017.
Les chèvres sont connues pour leur voracité. Dix individus peuvent ainsi défricher jusqu’à plus de 4000 m² en seulement un mois. De cette manière, les troupeaux fabriquent des pare-feu naturels qui auront un rôle important à jouer dans le ralentissement de la propagation des flammes lors d’un incendie.
Les bergers se font de plus en plus rares, pourquoi ?
Le budget réservé au projet d’utilisation de chèvres était de quelques milliers d’euros seulement lors de son lancement en 2018. Leonel Martins Pereira, berger et participant au programme, a déclaré que les bénéfices qu’il peut en tirer sont seulement de 3 euros par jours, ce qui n’est pas cher du tout comparé à l’utilisation de machines pour dégager les sous-bois.
Toutefois, cette somme n’est pas assez pour justifier le déplacement des troupeaux dans des zones à risques.
Pereira pense ainsi que l’indemnité que le gouvernement offre aux bergers pour leur travail est insuffisant. Selon lui, l’État gaspille l’argent des contribuables depuis des années avec une mauvaise gestion des forêts et maintenant il veut faire des économies, et ce, sans payer correctement les bergers.
Ce manque de bergers pour faire le travail est une conséquence directe de la dépopulation des zones rurales. Malheureusement, cette dépopulation est aussi une des causes principales de l’augmentation du nombre d’incendies dans ces zones reculées.