Le ministère des Affaires étrangères du Kenya a vivement exprimé sa désapprobation envers une figure de l’opposition congolaise qui a établi une alliance avec les rebelles à Nairobi, provoquant ainsi une crise diplomatique.
Dimanche, le ministère kenyan des Affaires étrangères a annoncé une forte dissociation de cette alliance politico-militaire. En réaction, la République démocratique du Congo (RDC) a rappelé son ambassadeur, marquant ainsi sa protestation.
En réponse, la RDC a rappelé ses ambassadeurs au Kenya et en Tanzanie pour des consultations. Celui en Tanzanie a été rappelé en raison du siège du bloc de la Communauté de l’Afrique de l’Est, auquel la RDC appartient également.
Dans un communiqué, le ministre kenyan des Affaires étrangères, Musalia Mudavadi, a déclaré que le Kenya était conscient que certains ressortissants de la RDC avaient fait des déclarations allant à l’encontre de l’ordre constitutionnel congolais.
Mudavadi a souligné que le Kenya se dissocie fermement de toute déclaration ou activité pouvant porter atteinte à la paix et à la sécurité de la RDC, annonçant l’ouverture d’une enquête pour déterminer les auteurs des déclarations.
Cette dispute diplomatique survient à un moment où les tensions sécuritaires augmentent en vue des élections présidentielles du 20 décembre en RDC, un pays en proie à une guerre civile depuis des décennies.
Corneille Nangaa a justifié la formation de cette alliance en déclarant que l’État est trop faible pour assurer l’ordre, et qu’un nouveau mouvement doit combler le vide. Cette initiative a été critiquée par le porte-parole du gouvernement de la RDC, Patrick Muyaya, l’accusant d’être antipatriotique et de lancer des activités subversives.
La chef de la mission de maintien de la paix de l’ONU en RDC, Bintou Keita, s’est déclarée « extrêmement préoccupée » par l’alliance récemment annoncée.
« J’appelle tous les acteurs politiques à agir dans le cadre de la Constitution et à respecter les droits de l’homme et l’État de droit », a-t-elle écrit sur X.