Le paysage énergétique mondial subit une mutation remarquable, caractérisée par l’émergence de pays africains dans les rangs des producteurs de gaz naturel liquéfié (GNL). Cette évolution traduit une reconfiguration significative de la géopolitique de l’énergie, où les nations nord-africaines s’imposent comme des acteurs majeurs. L’Algérie, notamment, a atteint le 7e rang mondial des producteurs de GNL, illustrant ainsi la capacité des pays maghrébins à rivaliser avec les titans traditionnels de l’industrie gazière.
L’Algérie s’érige en tant que leader africain dans la production de GNL, avec une capacité annuelle impressionnante de 25,5 millions de tonnes jusqu’à fin février dernier. Cette performance lui permet de surpasser des concurrents régionaux de premier plan, tels que le Nigeria, classé 8e mondial avec une production d’environ 22,2 millions de tonnes par an, et l’Égypte, occupant la 10e position avec une capacité de 12,2 millions de tonnes annuelles.
Le rapport de l’Union internationale du gaz (IGU) met en exergue la domination des États-Unis, de l’Australie et du Qatar, qui ensemble représentent plus de la moitié de la capacité de production mondiale de GNL. Les États-Unis se placent en tête avec 91,4 millions de tonnes par an, suivis de près par l’Australie (87,6 millions de tonnes) et le Qatar (77,1 millions de tonnes).
La performance de l’Algérie est d’autant plus remarquable qu’elle se situe juste derrière des producteurs historiques comme la Malaisie, l’Indonésie et la Russie. Cette réussite s’explique en partie par une augmentation significative de sa production en 2023, avec une hausse de 2,88 millions de tonnes par rapport à l’année précédente. Les exportations totales de l’Algérie en GNL ont atteint 13 millions de tonnes en 2023, représentant 3% du marché mondial.
La Turquie et la France sont les principaux destinataires des exportations algériennes de GNL en 2023, avec respectivement 4,29 et 3,20 millions de tonnes. Cette diversification des marchés d’exportation témoigne de la stratégie de l’Algérie visant à consolider sa position sur le marché international du GNL.
Le rapport de l’IGU souligne également que la capacité mondiale de production de gaz liquéfié a atteint 483,1 millions de tonnes par an à la fin février dernier. Toutefois, l’utilisation moyenne de cette capacité a légèrement diminué, passant de 89% en 2022 à 88,7% l’année suivante, en raison des fluctuations de la demande mondiale et des défis techniques rencontrés par certains producteurs.
L’essor de l’Algérie dans le secteur du GNL s’inscrit dans une dynamique plus large de développement économique et de diversification des sources d’énergie au Maghreb. Cette réussite pourrait inciter d’autres pays de la région à investir davantage dans ce secteur stratégique, renforçant ainsi la position du Maghreb sur l’échiquier énergétique mondial.
L’Algérie se positionne comme un acteur incontournable dans le domaine du GNL, ce qui pourrait redéfinir les alliances et les stratégies économiques dans la région. Le succès de l’Algérie pourrait bien être le catalyseur d’une transformation énergétique plus vaste en Afrique du Nord, avec des implications significatives pour la sécurité énergétique mondiale et la stabilité économique de la région.