Le moudjahid Hadj Mohamed Derdour, compagnon de Boussouf et ancien membre de la Protection civile à la retraite, nous a quittés le lundi 26 août 2024, à l’âge de 88 ans. Originaire de Aïn-Séfra, il a été emprisonné durant sa jeunesse en raison de ses activités politiques. Libéré, il rejoint le maquis en 1957 aux côtés d’autres jeunes étudiants de la « Medersa » (école coranique), renforçant les rangs des moudjahidine et participant à de nombreuses batailles dans la Zone V. Il fut ensuite chargé des activités de renseignement dans les bases arrière de l’Ouest, sous la direction du colonel Abdelhafid Boussouf (1926-1980), responsable des liaisons générales et des communications, qui mit en place un remarquable réseau de transmissions et de renseignement algériens.
Après l’indépendance, Hadj Derdour a été affecté aux directions de la Protection civile d’Oran et de Mostaganem jusqu’à sa retraite dans les années 80. Il se retira alors dans sa ville natale, Aïn-Séfra, où il passa ses derniers jours, loin de l’uniforme, à réciter et psalmodier le Saint Coran, s’occupant bénévolement des lieux de culte.
Hadj Derdour, doté d’une voix extraordinaire qui apaisait les cœurs lors des cérémonies religieuses, devint un guide religieux exemplaire et légendaire, l’un des grands imams que la région vient de perdre. Une voix du minbar s’éteint, et un grand moudjahid nous quitte. « À Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons ! »