Le bureau de l’Assemblée nationale française a officialisé, mercredi 20 novembre 2024, la création d’un groupe d’amitié France-Palestine, marquant une étape symbolique dans le soutien à la cause palestinienne. Cette décision intervient dans un contexte où la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par la France reste un sujet sensible et débattu.
La formation de ce groupe, bien que symbolique, rompt avec les critères traditionnels établis en 1981 pour ces initiatives, lesquels supposent l’existence d’un Parlement fonctionnel et la reconnaissance de l’État concerné par la France. Jusqu’ici, ces conditions avaient empêché la création d’un tel groupe, contrairement à celui existant pour Israël.
La députée écologiste Sabrina Sebaihi a salué cette décision, espérant qu’elle ouvre la voie à une reconnaissance officielle de l’État palestinien par le président Emmanuel Macron. De son côté, Nadège Abomangoli (LFI) a décrit l’initiative comme une étape importante pour promouvoir la paix et visibiliser les efforts en faveur de la reconnaissance de la Palestine.
Cependant, la création de ce groupe n’a pas fait l’unanimité. Gabriel Attal, président du groupe de la majorité présidentielle, a exprimé son opposition dans un courrier adressé à la présidente de l’Assemblée, rappelant que la Palestine n’est pas membre de l’ONU et que son Parlement élu en 2006 est inactif depuis sa dissolution en 2018. Mathieu Lefèvre, député de la majorité, a dénoncé un « coup politique » de la gauche, estimant que cela ne contribuerait en rien à avancer vers la paix.
L’initiative a été facilitée par le basculement de la majorité à gauche au sein du bureau de l’Assemblée, consécutif aux élections législatives anticipées après la dissolution de l’Assemblée. Cette nouvelle composition a permis de concrétiser un projet qui avait échoué en mai dernier.
Le 25 novembre, les députés décideront de la présidence de ce groupe, ainsi que d’autres questions délicates, telles que la direction du groupe France-Israël. Ce dernier, historiquement présidé par des proches d’Emmanuel Macron, suscite désormais les ambitions du Rassemblement national.
La création de ce groupe d’amitié France-Palestine reflète les divisions politiques et diplomatiques autour de la question palestinienne en France, tout en ravivant le débat sur la reconnaissance officielle de l’État de Palestine.