Le 23 janvier 2025, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a révélé sa demande de délivrance de mandats d’arrêt à l’encontre de hauts dirigeants talibans, accusés de persécution systématique et prolongée des femmes et des filles. en Afghanistan. Ces actes sont qualifiés de crimes contre l’humanité, dans un contexte où les droits fondamentaux des femmes sont gravement violés sous le régime taliban.
Karim Khan a précisé qu’il existait des preuves substantielles pour incriminer des responsables des talibans du premier plan, en particulier Hibatullah Akhundzada, le chef suprême des talibans, ainsi qu’Abdul Hakim Haqqani, le président de la Cour suprême. Ces deux figures sont accusées d’être impliquées dans la persécution des femmes, mais aussi des membres de la communauté LGBTQI+, qui sont également victimes de répressions continues et injustifiées.
Depuis leur prise du pouvoir en août 2021, les talibans ont non seulement restreint les libertés fondamentales des femmes, mais ont instauré des interdictions sévères qui ont régressé les avancées sociales et légales obtenues pendant la période précédant leur retour. Les interdictions d’accès à l’éducation, au travail et à d’autres droits élémentaires ont conduit les Nations Unies à dénoncer un « apartheid de genre », reflétant le caractère systémique et pernicieux de ces discriminations.
Malgré des promesses de plus grande souplesse et d’ouverture à l’égard des femmes lors de leur prise de pouvoir, les talibans ont instauré une politique de répression de plus en plus stricte. Leur gestion actuelle est diamétralement opposée à leurs déclarations passées, et cette contradiction alimente les critiques internationales. La communauté internationale s’estime désormais dans l’obligation d’agir, et la demande d’arrêt de la CPI pourrait marquer un tournant dans la lutte pour les droits humains en Afghanistan.
Les juges de la CPI vont maintenant examiner cette demande de mandats d’arrêt, une procédure qui pourrait prendre plusieurs semaines, voire des mois. Si les mandats sont délivrés, cela constituerait un précédent majeur dans la prise de responsabilité des dirigeants politiques pour des crimes contre l’humanité liés à des violations des droits humains spécifiquement fondées sur le genre.