Le 24 janvier 2025, la France a annoncé une initiative majeure dans sa lutte contre le trafic de drogue : l’ouverture, prévue pour juillet 2025, d’une prison spéciale destinée à isoler les 100 barons de la drogue les plus dangereux du pays. Cette décision intervient dans un contexte où le trafic de drogue en France génère chaque année plusieurs milliards d’euros et où les réseaux criminels semblent parfois incapables d’être complètement démantelés, même avec les peines de prison. L’objectif de cette nouvelle structure pénitentiaire est de stopper la capacité de ces trafiquants à continuer leurs activités criminelles depuis l’intérieur des murs de la prison.
Gérald Darmanin, le ministre français de la Justice, a détaillé ce projet en précisant que l’établissement sera situé dans une ancienne prison qui sera entièrement transformée pour en faire un centre de haute sécurité. Cette nouvelle structure sera exclusivement réservée aux trafiquants de drogue les plus influents et violents, considérés comme les plus dangereux pour l’ordre public. Selon le ministre, les détenus seront strictement isolés les uns des autres, et des mesures exceptionnelles seront mises en place pour empêcher toute communication avec l’extérieur, notamment en interdisant les téléphones portables et autres moyens d’envoi de drogue ou de messages. La sécurité sera assurée par des agents pénitentiaires spécialement formés et une surveillance renforcée.
Cependant, cette annonce a suscité une large controverse, et le projet est loin de faire l’unanimité. D’un côté, les syndicats pénitentiaires, notamment ceux de droite, ont accueilli favorablement cette décision, affirmant que l’isolement des criminels les plus dangereux était une demande légitime de longue date. Wilfried Fonck, secrétaire général du syndicat Ufap-Unsa, a souligné que ce type de structure spécialisée était nécessaire pour garantir la sécurité et éviter que des réseaux criminels ne soient dirigés depuis l’intérieur des prisons. De plus, selon les autorités, cette démarche vise à préserver la sécurité des autres détenus et à empêcher les agressions contre le personnel pénitentiaire.
De l’autre côté, les syndicats de gauche et les défenseurs des droits humains expriment de vives inquiétudes. Samuel Gauthier, secrétaire général du syndicat pénitentiaire CGT, a qualifié cette initiative de « cocotte-minute », estimant que regrouper les individus responsables des crimes les plus violents pourrait aggraver la gestion de la prison et mettre en danger les personnels pénitentiaires.
Le trafic de drogue en France est une activité criminelle de grande envergure, représentant une industrie illégale générant entre 3 et 6 milliards d’euros par an, selon les rapports parlementaires. L’objectif de la création de cette prison spécialisée est de briser l’influence des principaux narcotrafiquants qui continuent d’opérer, même incarcérés. Le ministre Darmanin a ainsi annoncé que cette première prison devrait être suivie de deux autres établissements similaires dans les deux prochaines années, dans le mais de créer un réseau de centres de détention ultrasécurisés pour les plus grands criminels.
Des modèles de ce type existent déjà dans d’autres régions du monde, notamment en Amérique du Sud, où certains pays ont mis en place des prisons similaires pour isoler les chefs de cartels.