Les habitants de Goma, ville stratégique de l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), vivent une réalité cauchemardesque. Depuis plusieurs jours, des combats violents secouent cette région, avec l’armée congolaise engagée dans une lutte acharnée contre les combattants du M23, un groupe rebelle soutenu, selon les autorités congolaises, par des troupes rwandaises. La situation a dégénéré après l’échec d’une médiation entre la RDC et le Rwanda, sous l’égide de l’Angola, mi-décembre, et l’entrée en force du M23 dans la ville dimanche soir, précipitant une nouvelle phase de violence.
Goma, une métropole de plus d’un million d’habitants et de déplacés, est désormais un champ de bataille. Les bruits de tirs résonnent dans ses quartiers, transformant le quotidien des civils en une lutte pour la survie. L’armée rwandaise, qui aurait renforcé le M23, semble se rapprocher des zones stratégiques de la ville, mais la confusion règne. Il est encore difficile d’évaluer l’étendue du contrôle qu’ils exercent sur Goma. Pendant ce temps, des affrontements sanglants ont provoqué des pertes humaines tragiques, tant du côté des forces locales que des Casques bleus de la mission onusienne (MONUSCO) et de la force régionale sud-africaine (SAMIRDC), qui ont payé un lourd tribut avec la perte de plusieurs soldats.
Les rues de Goma, autrefois animées, sont désormais désertes, plongées dans une atmosphère de peur et de chaos. Ceux qui osent sortir bravent le danger, se risquant à puiser de l’eau au lac Kivu, tandis que la pénurie d’électricité et d’eau rend la vie quotidienne presque insoutenable. Les bombardements ont dévasté les infrastructures essentielles, privant les habitants de leurs ressources vitales. Les témoignages des habitants font état de scènes de pillages effectués par des miliciens ou des militaires en déroute, qui ont volé tout ce qu’ils pouvaient, laissant derrière eux une population traumatisée.
La situation humanitaire se dégrade rapidement. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a tiré la sonnette d’alarme face à la pénurie de nourriture, menaçant de rendre les conditions de vie encore plus précaires pour les civils. Des milliers de personnes, fuyant la violence, ont été contraintes de quitter leurs maisons, accentuant la crise des déplacés, alors que les hôpitaux font face à un afflux massif de blessés.
Sur le plan diplomatique, la situation est tout aussi tendue. À Kinshasa, des manifestants en colère ont attaqué plusieurs ambassades, dont celle du Rwanda, accusées par les autorités congolaises d’agression. Des protestations ont également visé des pays jugés responsables de l’inaction face à la crise, comme la France, la Belgique et les États-Unis. Le gouvernement congolais