Mustapha Berraf fait face à des appels à la démission en tant que président de l’Association des Comités Nationaux Olympiques d’Afrique (ACNOA) d’un groupe au sein de l’organisation, accusant les dirigeants de mauvaise gestion.
Une lettre envoyée à tous les Comités Nationaux Olympiques Africains (CNO), exprime un vote de censure à l’égard de Berraf, son secrétaire général Ahmed Abou Elgasim Hashim, et le trésorier de l’ACNOA, le Nigérian Habu Ahmed Gumel.
Le document accuse les trois responsables d’un manque de transparence financière, trahissant la confiance des CNO « par leur manque de respect pour la constitution même qui régit l’ACNOA » et de discréditer l’organe continental.
La lettre a été distribué par le Comité olympique du Libéria, exige l’équipe de direction « étape immédiatement vers la démission de leurs positions pour le bien de notre organisation et sa crédibilité, pour permettre à nos CNO de se concentrer sur la préparation de leurs athlètes pour les Jeux Olympiques de Tokyo « .
Les auteurs du document expriment leur inquiétude quant au fait que Berraf, Hashim et Gumel vont « noyer l’organisation dans des dettes qu’elle ne pourra peut-être pas émettre, en plus de porter un préjudice irréparable à l’image de l’ACNOA et de mettre en péril sa crédibilité ».
Il met en lumière neuf exemples de « pratiques et actions » qui ont conduit à des appels à un vote de censure, notamment des affirmations selon lesquelles des « sommes énormes » d’argent n’ont pas été utilisées aux fins prévues lors des Jeux africains de cette année au Maroc.
Des inquiétudes concernant les frais de voyage de Berraf sont également soulevées, ainsi que des suggestions selon lesquelles l’équipe de direction a abusé de son pouvoir et n’a pas consulté le Comité exécutif sur des décisions importantes.
Berraf, élu président de l’ACNOA en novembre, avait pour mission de superviser des réformes considérables et de rétablir la réputation de l’organisation continentale.
La lettre affirme toutefois que la crise de l’ACNOA s’est aggravée sous la présidence algérienne.
« Cette lettre exprime notre vote de défiance quant à leur capacité à diriger notre institution, qui se désintègre et se désagrège sous nos yeux et qui devient rapidement la risée du monde du sport et du Mouvement olympique », écrit la lettre.
« L’équipe a été chargée de remettre les choses sur la bonne voie et d’aider l’ACNOA à rattraper son retard en préparant les Jeux de 2020 à Tokyo. »
« Cependant, il est regrettable de noter que, plutôt que de répondre aux attentes des CNO, ce leadership les a amenés davantage de problèmes et a suscité des inquiétudes plus profondes pour l’avenir de l’organisation, avec de grandes conséquences pour les athlètes et la jeunesse de notre continent. »
Berraf a nié les allégations et dit qu’ils sont « complètement faux ».
« Notre direction, qui a fait l’objet d’un rapport à l’Assemblée générale de l’Association du Comité national olympique, a été très applaudie et a démontré que, depuis notre élection, de nombreuses initiatives et actions positives ont été lancées », a-t-il déclaré.
« Toutes les opérations financières et comptables sont dûment contrôlées par les auditeurs du Comité international olympique (CIO) et les responsables de la Solidarité Olympique.
« Seule l’Assemblée générale convoquée en session ordinaire peut valablement évaluer les dépenses et les revenus de l’ACNOA après examen par le commissaire.
« Une opération de nettoyage a commencé et commence à porter ses fruits.
« Une action en justice a été prise ».
Berraf est également impliqué dans le scandale de son rôle de président du Comité olympique algérien (COA) après que le ministre des Sports l’ait accusé de corruption et de mauvaise gestion financière.
Un rapport du ministère des Sports fait état d’allégations concernant des contrats douteux, des soupçons de corruption, des détournements de fonds et du favoritisme.
Cela a conduit huit membres du comité exécutif de l’ACO à « geler » leur participation à la gestion du CNO.
L’Algérien, qui est devenu membre du CIO plus tôt cette année, conteste les accusations et prétend que ses détracteurs sont coupables de « manœuvres trompeuses et diffamatoires » visant à « saper son image et celle de la COA ».
Il affirme également avoir déjà été blanchi d’allégations similaires.