Londres, mardi 3 juin 2025 – Les cours du pétrole affichaient une stabilité notable ce mardi, témoignant d’un marché plus équilibré que prévu malgré l’augmentation continue de la production de l’OPEP+ et les incertitudes géopolitiques. À 09h50 GMT, le Brent de la mer du Nord, référence en Europe, progressait timidement de 0,17 % à 64,74 dollars, tandis que le West Texas Intermediate (WTI), baromètre américain, grimpait de 0,26 % à 62,68 dollars.
Cette résilience des prix s’explique notamment par la capacité du marché à absorber l’offre accrue. Samedi dernier, Riyad, Moscou et six autres membres du cartel ont annoncé une nouvelle hausse de leur production pour juillet, en ligne avec les augmentations déjà appliquées en mai et juin. Le quota supplémentaire s’élève à 411.000 barils par jour, soit trois fois le volume initialement envisagé en décembre.
« Plusieurs pays produisaient déjà au-dessus de leurs quotas, donc cette hausse se traduit surtout par des barils théoriques plutôt que réels », relativise Giovanni Staunovo, analyste chez UBS. Parallèlement, la demande saisonnière en été – notamment au Moyen-Orient, où l’usage de la climatisation explose – contribue à soutenir les prix.
Autre facteur de tension : la situation aux États-Unis. « Les faibles niveaux de stocks reflètent une pénurie d’approvisionnement, ce qui limite l’impact de l’augmentation de l’offre mondiale », ajoute Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
À cela s’ajoutent des éléments ponctuels mais significatifs, comme les incendies de forêt en Alberta, au Canada, qui ont perturbé la production de brut lourd à hauteur de 350.000 barils par jour, selon DNB Carnegie.
Autre facteur de soutien : la faiblesse des stocks de brut aux États-Unis, signe d’un approvisionnement tendu sur le marché nord-américain. Cela contribue à maintenir une certaine pression haussière sur les cours.
Mais la prudence demeure. Les incertitudes économiques globales, notamment liées aux effets de la guerre commerciale sur la croissance mondiale, restent en toile de fond. « C’est le facteur le plus difficile à anticiper », souligne Tamas Varga, analyste chez PVM. Une détérioration de la conjoncture mondiale pourrait en effet freiner la demande et déséquilibrer à nouveau le marché.
En somme, le calme actuel pourrait être de courte durée. Le pétrole reste suspendu entre une offre techniquement en hausse, une demande soutenue par des facteurs conjoncturels, et des tensions géopolitiques ou climatiques qui pourraient rapidement rebattre les cartes.