Le 21 juin 2025, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a révélé que, lors d’échanges de corps de soldats tombés au combat, Kiev a reçu les dépouilles de vingt soldats russes, certains munis de passeports russes, au lieu des corps de militaires ukrainiens attendus. Cette situation soulève des interrogations sur la gestion de ces échanges par Moscou et alimente les tensions entre les deux nations en conflit depuis février 2022.
Les rapatriements de corps et les échanges de prisonniers de guerre constituent l’un des rares domaines de coopération entre l’Ukraine et la Russie. Lors de négociations à Istanbul, les deux parties s’étaient engagées à échanger jusqu’à 6 000 corps de soldats de chaque côté. Cependant, Zelensky a dénoncé une série d’erreurs dans ces transferts, affirmant que les corps de vingt personnes, présentés comme étant ceux de soldats ukrainiens, étaient en réalité russes. Parmi ces dépouilles, certaines portaient même des passeports russes, et l’une d’elles appartiendrait à un « mercenaire israélien » engagé aux côtés des forces russes.
Depuis le début de l’invasion russe, les deux camps gardent secrètement les données relatives à leurs pertes militaires. Des dizaines de milliers de soldats auraient été tués de part et d’autre, mais ni Kiev ni Moscou ne publient régulièrement de chiffres officiels. Zelensky a toutefois estimé que 695 000 soldats russes étaient actuellement déployés sur le territoire ukrainien, soulignant l’ampleur de l’effort militaire de Moscou.
Au-delà des enjeux stratégiques, ces échanges de corps touchent à une dimension profondément humaine. Pour les proches des soldats disparus, récupérer les dépouilles de leurs êtres chers représente une étape essentielle pour entamer un processus de deuil. Les erreurs signalées par l’Ukraine, qu’elles soient accidentelles ou intentionnelles, prolongent l’attente et l’incertitude de nombreuses familles ukrainiennes, ajoutant une souffrance psychologique à la tragédie de la guerre.
Pour l’Ukraine, ces erreurs renforcent le sentiment d’être confrontée à un adversaire qui ne joue pas franc-jeu, même dans les moments où l’humanité devrait prévaloir. Pour la Russie, ces accusations, si elles ne sont pas clarifiées, risquent de ternir davantage son image sur la scène internationale.