Les prix du pétrole ont de nouveau reculé vendredi sur les marchés asiatiques, poursuivant la tendance observée la veille. Les inquiétudes concernant un possible ralentissement de la demande américaine, couplées à une offre excédentaire, pèsent sur les cours mondiaux.
Le Brent a perdu 49 cents, soit 0,74 %, pour s’établir à 65,88 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a reculé de 51 cents, soit 0,82 %, à 61,86 dollars le baril. La veille, le Brent avait déjà perdu 1,12 dollar, et le WTI 1,30 dollar.
Selon Priyanka Sachdeva, analyste senior chez Philip Nova, « la lutte contre l’inflation aux États-Unis ne semble pas avoir été pleinement efficace, ce qui assombrit les perspectives de demande de pétrole dans la première économie mondiale. Même les tensions géopolitiques ne parviennent pas à soutenir les prix, car les fondamentaux indiquent un excédent d’offre et une demande faible. »
Les données officielles publiées jeudi ont montré que l’inflation américaine avait enregistré sa plus forte hausse en sept mois au mois d’août, tandis que le nombre de demandes d’allocations chômage a fortement augmenté la semaine dernière. Ces éléments laissent entrevoir la possibilité d’une baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale, destinée à soutenir la croissance économique et donc indirectement la demande de pétrole.
Malgré une hausse temporaire des prix de près de 2 % plus tôt dans la semaine, alimentée par des inquiétudes sur d’éventuelles perturbations de la production ou des flux commerciaux liés aux conflits internationaux, les indices de référence ont finalement reculé jeudi, annulant ces gains.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a récemment indiqué que l’offre mondiale de pétrole devrait augmenter plus rapidement que prévu cette année, en raison de la hausse de la production des pays de l’OPEP+. L’organisation a cependant maintenu ses prévisions d’une forte croissance de la demande mondiale pour 2025 et 2026, soulignant que l’économie mondiale devrait continuer à croître à un rythme soutenu.
Par ailleurs, les exportations saoudiennes vers la Chine devraient augmenter le mois prochain, la compagnie publique Aramco prévoyant d’expédier environ 1,65 million de barils par jour en octobre, contre 1,43 million de barils en septembre, selon plusieurs sources commerciales.
Enfin, l’AIE a souligné que les revenus tirés des ventes de pétrole russe ont chuté en août à l’un des niveaux les plus bas depuis le début de la guerre en Ukraine. Aux États-Unis, l’Energy Information Administration (EIA) a rapporté mercredi une augmentation des stocks de brut de 3,9 millions de barils, portant le total à 424,6 millions de barils, renforçant ainsi la pression à la baisse sur les prix.