Tripoli, 13 septembre 2025 – Après des mois de tensions et d’affrontements meurtriers, le gouvernement libyen reconnu par l’ONU et la puissante Force Radaa ont conclu un accord de principe pour mettre fin aux hostilités dans la capitale.
Selon des responsables libyens et plusieurs médias locaux, les négociations ont été facilitées par la Turquie, avec l’appui de la Mission d’appui de l’ONU en Libye (MANUL). Ziyad Deghem, conseiller du président du Conseil présidentiel, a confirmé que « les détails seront annoncés au public à une date ultérieure », tout en saluant la médiation « décisive » d’Ankara et des Nations unies.
La chaîne Libya al-Ahrar a diffusé samedi soir une vidéo montrant des forces du ministère de la Défense pénétrant dans un aéroport contrôlé jusqu’ici par la Force Radaa, signe concret de la mise en œuvre de l’accord.
Au cœur du compromis figure la gestion de l’aéroport international de Mitiga, principal hub aérien de Tripoli, contrôlé par la Force Radaa depuis 2011. Désormais, sa sécurité sera assurée par le Bataillon de sécurité aéroportuaire de l’état-major général.
L’accord prévoit aussi la création d’une « force unifiée et neutre » chargée de sécuriser quatre aéroports de l’ouest du pays, dont Mitiga, stratégique pour la capitale.
Autre volet majeur, les prisons et centres de détention tenus par la Force Radaa seront placés sous la responsabilité du bureau du Procureur général. Par ailleurs, l’actuel chef de la Police judiciaire, Osama Najim – visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité – devrait être remplacé par une personnalité consensuelle.
L’accord stipule également le retrait de toutes les formations militaires récemment entrées dans Tripoli, sous la supervision du Comité des dispositions de sécurité, nommé par le Conseil présidentiel.
Ce compromis intervient après de violents affrontements survenus en mai dernier entre forces pro-gouvernementales et factions armées, parmi lesquelles la Force Radaa, qui contrôle l’est de Tripoli, l’aéroport de Mitiga ainsi que plusieurs centres de détention. Ces combats avaient causé 55 morts, les pires violences dans la capitale depuis un an.