Europe – Le transport aérien européen a été lourdement perturbé ce week-end après une cyberattaque ciblant un logiciel d’enregistrement utilisé par plusieurs grands aéroports. L’incident, survenu vendredi soir, a provoqué retards et annulations de vols à Bruxelles, Londres-Heathrow, Berlin et Dublin, plongeant des milliers de passagers dans l’incertitude.
L’entreprise Collins Aerospace, filiale du groupe américain RTX (ex-Raytheon), a confirmé samedi avoir été victime d’une attaque visant son logiciel Muse, utilisé pour l’enregistrement des passagers et le dépôt des bagages. « Nous sommes informés d’une perturbation d’origine cyber dans plusieurs aéroports. L’impact se limite à l’enregistrement électronique et aux bagages », a-t-elle indiqué dans un bref communiqué, sans donner davantage de précisions sur l’origine ni les auteurs de l’attaque.
Présente dans plus de 170 aéroports dans le monde, la société joue un rôle clé dans la fluidité des opérations aériennes. La vulnérabilité d’un seul prestataire a donc suffi à affecter simultanément plusieurs plateformes majeures, révélant la dépendance du secteur à des infrastructures numériques hautement centralisées.
À Bruxelles-Zaventem, l’un des principaux hubs européens, l’aéroport a dû basculer vers une procédure d’enregistrement et d’embarquement entièrement manuelle, entraînant de longues files d’attente et des retards massifs. L’aéroport a même demandé aux compagnies d’annuler près de la moitié des vols programmés jusqu’à lundi matin.
À Londres-Heathrow, des scènes similaires ont été observées dans plusieurs terminaux. Des voyageurs, contraints d’attendre des heures, témoignaient de leur frustration : « Ils nous ont dit que tout devait se faire à la main. On risque de rater nos correspondances », déplorait une passagère. À Berlin et à Dublin, les autorités aéroportuaires ont aussi confirmé être touchées, même si l’impact s’est révélé plus limité en Irlande.
Eurocontrol, l’organisme européen chargé de la régulation du trafic aérien, a tenu à rassurer les voyageurs : aucune restriction du contrôle aérien n’a été constatée. Les avions pouvaient donc circuler normalement une fois les passagers enregistrés, le problème se limitant au traitement au sol.
Cette cyberattaque illustre une menace croissante pour le transport aérien mondial, déjà confronté ces dernières années à une série d’incidents similaires. Selon un rapport du groupe Thales, pas moins de 27 cyberattaques de type rançongiciel ont visé le secteur aérien entre janvier 2024 et avril 2025, soit une hausse de 600 % en un an.