Quelques semaines après les frappes israéliennes contre le Qatar, le président américain Donald Trump a signé un décret historique engageant les États-Unis à garantir la sécurité de Doha, y compris par des mesures militaires si nécessaire. Ce décret, publié le 29 septembre 2025, marque un tournant dans la politique américaine au Moyen-Orient et illustre le soutien indéfectible de Washington à son allié qatari, tout en maintenant ses liens avec Israël.
Selon le décret, toute attaque armée contre le territoire, la souveraineté ou les infrastructures critiques du Qatar sera considérée comme une menace directe pour la paix et la sécurité des États-Unis. « En cas d’attaque de ce type, les États-Unis prendront toutes les mesures légales et appropriées – diplomatiques, économiques et, si nécessaire, militaires – pour défendre leurs intérêts et ceux de l’État du Qatar et rétablir la paix et la stabilité », stipule le texte.
Cette initiative survient après les frappes aériennes israéliennes du 9 septembre 2025, qui visaient des hauts responsables du Hamas présents à Doha pour discuter d’une proposition américaine de cessez-le-feu pour Gaza sous l’égide du Qatar. Plusieurs membres de l’équipe palestinienne ont été tués, ainsi qu’un agent de sécurité qatari. Ces attaques ont suscité l’indignation de Doha et provoqué un regain de tensions diplomatiques dans la région.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a présenté ses excuses au Qatar pour la mort de son citoyen, lors d’un appel conjoint avec Donald Trump. Le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed ben Abdelrahman ben Jassim Al Thani, a déclaré que son pays était « déterminé à défendre sa souveraineté et à prévenir toute récurrence de telles attaques ».
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio s’est rendu à Doha le 16 septembre pour réaffirmer le partenariat stratégique et la coopération militaire entre les deux pays. Le Qatar, hôte de la vaste base aérienne d’Al Udeid utilisée par le Commandement central américain, a été reconnu en 2022 comme « allié majeur hors OTAN » par l’ancien président Joe Biden, en raison de son rôle clé dans la région et de son soutien lors du retrait américain d’Afghanistan.
Malgré l’intensité de la déclaration, la portée juridique exacte du décret reste incertaine, car tout engagement militaire formel devrait en théorie être validé par le Sénat américain. Néanmoins, la décision souligne l’importance stratégique du Qatar pour les États-Unis et leur volonté de protéger un allié essentiel au cœur du Golfe.
Cette annonce intervient à un moment où les tensions au Moyen-Orient sont exacerbées par les conflits à Gaza, et où la diplomatie américaine cherche à conjuguer soutien à Israël et garantie de sécurité pour ses alliés arabes. Le décret de Trump pourrait transformer Doha en un point focal de la politique américaine dans la région, tout en envoyant un signal fort aux acteurs internationaux.