Le 2 octobre 2025, jour de Yom Kippour – la fête juive la plus sacrée, dédiée à l’atonement et à la prière –, une attaque terroriste a frappé la communauté juive de Manchester, au Royaume-Uni. Devant la synagogue de la Congrégation hébraïque de Heaton Park, dans le quartier de Crumpsall, un homme a percuté des fidèles avec sa voiture avant de les poignarder, tuant deux personnes et en blessant plusieurs autres. L’assaillant a été abattu par la police.
Vers 9h31 locales (10h31 à Paris), des témoins alertent la police après avoir vu une voiture noire foncer sur des fidèles se rendant à la synagogue orthodoxe ashkénaze, centre de vie d’une communauté juive locale d’environ 28 000 personnes. L’assaillant sort du véhicule et attaque plusieurs personnes au couteau, dont un agent de sécurité. Tandis que la panique gagne l’extérieur, des fidèles, guidés par le rabbin Daniel Walker, réussissent à barricader les portes et à évacuer l’intérieur du lieu de culte, empêchant ainsi un massacre.
Moins de trois minutes plus tard, la police du Grand Manchester intervient. À 9h38, des agents armés neutralisent le suspect par balles. Le protocole « Platon », réservé aux attentats majeurs, avait déjà été déclenché à 9h37 en raison de la suspicion d’un gilet explosif ; une explosion entendue plus tard s’avéra être une opération contrôlée sur le véhicule. Aucun engin viable n’a été découvert. Les forces de l’ordre saluent le « courage exceptionnel » des fidèles et du personnel de sécurité, dont l’action a évité un bilan plus lourd.
Selon la police, deux fidèles ont été tués et quatre personnes restent hospitalisées dans un état grave, parmi lesquelles l’agent de sécurité poignardé. Une cinquième victime est légèrement blessée. L’assaillant – décrit comme un homme chauve à la barbe noire – est mort sous les tirs des policiers. Les autorités confirment la nature antisémite et terroriste de l’attaque. L’identité du suspect est connue mais tenue confidentielle pour l’instant ; l’enquête explore une possible radicalisation islamiste et l’éventuelle existence de complices. Deux arrestations connexes ont déjà eu lieu.
Face à ce drame, le Premier ministre Keir Starmer a écourté le sommet européen de Copenhague pour réunir en urgence son cabinet à Londres. Il a dénoncé une « haine antisémite vile » et promis un déploiement accru de policiers autour des synagogues britanniques. Le maire de Londres, Sadiq Khan, a annoncé un renforcement immédiat des patrouilles. Le roi Charles III, la reine Camilla ainsi que le prince et la princesse de Galles se disent « profondément attristés », tandis que le maire de Manchester, Andy Burnham, souligne l’impact de cette tragédie sur une communauté déjà éprouvée.
À l’international, les condamnations affluent : Benjamin Netanyahou dénonce une « attaque barbare », Emmanuel Macron exprime la solidarité de la France, Giorgia Meloni parle d’un acte « lâche et brutal », et l’Union européenne appelle à redoubler d’efforts contre l’antisémitisme. Sur les réseaux sociaux, les messages de soutien se multiplient, entre solidarité et inquiétude croissante face à la montée de la haine.
À Manchester, des rassemblements de prière ont eu lieu devant la synagogue, dans une atmosphère de recueillement et de solidarité. Le CST collabore avec la police pour protéger les lieux de culte et soutenir les familles touchées. L’enquête se poursuit, tandis qu’un dispositif sécuritaire renforcé reste en place pour protéger les communautés religieuses à travers le pays.