En visite au Koweït, la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, a affirmé que l’UE souhaitait jouer un rôle actif dans le plan de paix présenté par Donald Trump et faire partie de l’organe international de transition prévu pour Gaza.
« Nous pensons que l’Europe a un rôle important à jouer et que nous devons en faire partie », a déclaré Mme Kallas, répondant à une question sur la possible participation de l’Union européenne au “Comité de la paix”, structure centrale du plan américain.
L’Union européenne, rappelle-t-elle, reste le principal bailleur de fonds de l’aide humanitaire aux Palestiniens et entretient des relations institutionnelles à la fois avec l’Autorité palestinienne et avec Israël. « L’Europe ne doit pas être seulement un payeur, mais aussi un acteur », a insisté la cheffe de la diplomatie européenne, soulignant la volonté de Bruxelles de passer d’un rôle financier à un rôle politique plus affirmé dans le processus de reconstruction et de stabilisation de Gaza.
Mme Kallas s’exprimait en marge d’une réunion ministérielle entre les pays du Golfe et l’Union européenne, au moment où les délégations israéliennes et palestiniennes ont entamé des négociations indirectes au Caire sur la mise en œuvre des premières étapes du plan Trump.
Ce plan de paix en 20 points, annoncé la semaine dernière par l’ancien président américain, vise à mettre fin à deux ans de guerre dans la bande de Gaza. Il prévoit la création d’une autorité palestinienne transitoire composée de technocrates indépendants, chargée de la gestion quotidienne des services publics et des municipalités. Cette instance serait placée sous la supervision directe du “Comité de la paix”, présidé par Donald Trump lui-même, avec la participation annoncée de Tony Blair, ancien Premier ministre britannique.
« Nous travaillons étroitement avec nos partenaires arabes, qui comprennent qu’il est dans l’intérêt de tous que l’Europe soit présente à la table », a ajouté Kaja Kallas. Et de conclure : « Espérons que les Israéliens seront également d’accord avec cela. »
Par cette déclaration, Bruxelles cherche à transformer son rôle traditionnel de financeur en celui d’acteur diplomatique incontournable, dans un contexte où les grandes puissances, de Washington à Moscou, tentent de redessiner les équilibres au Proche-Orient.