La députée républicaine Marjorie Green, figure emblématique du mouvement « Make America Great Again » (MAGA) et ancienne ardente défenseure de Donald Trump, a annoncé vendredi 21 novembre qu’elle quitterait son siège à la Chambre des représentants en janvier prochain. L’annonce a été faite via une vidéo de dix minutes publiée sur les réseaux sociaux, dans laquelle la parlementaire explique les raisons de sa décision et revient sur ses différends récents avec l’ancien président.
Dans cette vidéo, Green a évoqué ses inquiétudes face aux pressions exercées par les soutiens de Trump lors des primaires républicaines. Elle a également exprimé sa crainte que les démocrates puissent profiter de la situation pour reprendre le contrôle de la Chambre lors des élections de mi-mandat prévues l’année prochaine. « Je tiens à protéger mon estime de soi et ma dignité », a déclaré Greene. « J’aime profondément ma famille et je ne veux pas que ma circonscription subisse les attaques malveillantes dont j’ai été victime de la part du président que nous soutenons tous deux. »
Greene a ajouté : « Je refuse de ressembler à une femme maltraitée. J’espère que tout ira bien. » Ses propos reflètent la frustration croissante de certains élus républicains face à la pression de Trump et de ses alliés au sein du Parti, mais aussi la difficulté de concilier loyauté envers le mouvement MAGA et intégrité personnelle dans un climat politique particulièrement polarisé.
La Chambre des représentants compte actuellement 219 sièges pour les républicains et 213 pour les démocrates. Le départ de Green réduira la majorité déjà fragile du parti, rendant la gestion des votes et l’adoption des projets législatifs plus complexes pour les républicains. La perte de l’un de leurs membres les plus médiatisés pourrait également avoir un impact sur la dynamique politique dans les États clés à l’approche des élections de mi-mandat.
Élue de Géorgie, Marjorie Taylor Greene avait été l’une des plus fidèles soutiens de Trump et de sa politique « L’Amérique d’abord ». Mais ces derniers mois, sa relation avec l’ancien président s’est détériorée, notamment après la publication par les démocrates de documents la liant au défunt financier Jeffrey Epstein.
Marjorie Taylor Greene, connue pour ses positions controversées et son soutien à certaines théories du complot, avait surpris en s’alliant aux démocrates pour faire adopter la loi sur la transparence des dossiers Epstein. Cette loi, promulguée par Trump le 19 novembre, prévoit la publication de tous les dossiers liés à Epstein dans un délai de 30 jours. Le geste de Green avait été interprété par certains comme un acte de courage politique, mais il a aussi contribué à son isolement au sein du Parti républicain.
La situation a pris une tournure décisive la semaine dernière lorsque Trump a annoncé le retrait de son soutien à Greene Green, l’accusant d’avoir critiqué son programme politique pour des motifs opportunistes. « C’est une bonne nouvelle pour notre pays. C’est une bonne chose », a déclaré Trump à ABC en commentant la démission officielle de la députée prévue le 5 janvier.
Le retrait du soutien de Trump illustre les tensions croissantes au sein du Parti républicain entre les élus fidèles au MAGA et ceux qui tentent de s’en distancier entre les factions. Selon les analystes, ces tensions pourraient peser sur les élections à venir, non seulement en Géorgie mais aussi dans plusieurs États clés, où les primaires républicaines risquent de devenir des batailles internes particulièrement âpres.
La démission de Green ne se limite pas à un simple siège vacant. Elle soulève des questions sur l’avenir du Parti républicain, sur la capacité de Trump à maintenir son influence sur ses partisans, et sur l’évolution du paysage politique américain à l’approche des élections de mi-mandat. Les démocrates, de leur côté, pourraient voir dans ce départ une opportunité de reconquérir certains districts fragiles et d’infléchir la dynamique de la Chambre des représentants.


























