Le football bolivien a atteint un sommet inédit de chaos. Lors du quart de finale retour de la Copa Paceña (Coupe de Bolivie) opposant Real Oruro à Blooming, le match s’est achevé sur un score de 2-2, qualifiant Blooming pour les demi-finales (4-3 au cumul des deux matchs). Mais c’est bien le post-match qui restera gravé dans les annales : une bagarre générale impliquant joueurs, remplaçants et membres des staffs, avec un total record de 17 cartons rouges distribués par l’arbitre Castillo.
Les incidents ont éclaté à la 90+11e minute, après une décision arbitrale contestée. Selon le journal local El Potosí, tout a commencé lorsque les joueurs de Blooming ont tenté de retenir la star de Real Oruro, Sebastián Zeballos, furieux, qui s’est dégagé violemment. Son coéquipier Julio Vela a ensuite donné des coups de poing, déclenchant une mêlée générale : poings et pieds volaient, maillots arrachés, bancs de touche renversés. Les staffs et remplaçants ont plongé dans la mêlée, transformant le terrain en ring de boxe improvisé, tandis que certains supporters tentaient d’envahir la pelouse.
La police anti-émeute a dû intervenir avec boucliers et gaz lacrymogènes pour séparer les camps et rétablir l’ordre. Les images de la scène, tournées par les spectateurs et relayées massivement sur les réseaux sociaux, montrent un spectacle digne d’un combat de MMA : volutes de gaz blanc, joueurs toussant et fuyant, et l’arbitre distribuant méthodiquement les cartons rouges.
Les conséquences sportives sont lourdes : Blooming poursuit son parcours vers les demi-finales face au Club Bolívar, mais risque d’être largement décimé par les suspensions. Real Oruro, humilié à domicile, pourrait perdre une grande partie de son effectif pour la suite du championnat. Les deux équipes se retrouveront dans seulement dix jours, promettant une ambiance explosive.
La Fédération bolivienne de football (FBF) a ouvert une enquête disciplinaire d’urgence. Des sanctions sévères sont envisagées : suspensions à long terme, amendes record, voire retraits de points ou disqualifications si des éléments graves (armes, agressions sur officiels) sont confirmés. Ce pugilat relance le débat sur la violence dans le football sud-américain : arbitrage sous pression, formation insuffisante des staffs et sécurité des stades insuffisante.
La « Bataille d’Oruro » 2025 rejoint ainsi les grands scandales du continent, à l’instar du Maracanazo de 1950 ou de la Bataille de Santiago en 1962, mais avec un record historique de 17 cartons rouges. Un quart de finale qui restera dans les mémoires comme un exemple extrême de chaos sur un terrain de football.



























