Lors du match Égypte – Koweït en phase de groupes de la Coupe arabe de la FIFA 2025, le commentateur algérien Hafid Derradji a provoqué une vive controverse en critiquant le surnom « les Pharaons » attribué à la sélection égyptienne.
En direct, Derradji a déclaré :« Il faut arrêter d’appeler l’équipe d’Égypte les Pharaons. Les Pharaons étaient des tyrans, des oppresseurs… Le peuple égyptien est un grand peuple, un peuple respectable, il ne mérite pas qu’on lui attribue le nom de ceux qui ont opprimé ses ancêtres. »
Ces propos ont immédiatement été perçus par de nombreux Égyptiens comme une offense à un symbole national majeur, utilisé officiellement depuis les années 1980 et associé à la grandeur de la civilisation antique, bien au-delà de la figure négative du Pharaon de Moïse évoquée dans certains textes religieux.
La réaction ne s’est pas fait attendre : les réseaux sociaux égyptiens ont rapidement réagi, des hashtags hostiles ont émergé, et les internautes ont accusé Derradji de provocation délibérée, ravivant de vieilles tensions footballistiques entre l’Algérie et l’Égypte, notamment l’épisode douloureux de 2009.
Conscient de l’ampleur de la polémique, Hafid Derradji s’est empressé de présenter ses excuses, d’abord sur les réseaux sociaux puis à l’antenne :« Si mes mots ont blessé un seul frère égyptien, je présente mes excuses les plus sincères. Je n’ai que respect et amour pour le grand peuple égyptien. Je voulais simplement faire une remarque historique, jamais offenser. »
Ses excuses répétées ont été acceptées par une partie des supporters et des observateurs, reconnaissant qu’il ne visait ni le peuple égyptien contemporain ni son équipe actuelle.
Cet incident illustre cependant la sensibilité extrême autour des symboles nationaux dans le football arabe et souligne le défi auquel font face les commentateurs : concilier analyses historiques et respect des identités collectives.
Finalement, l’affaire s’est calmée sans sanction de beIN Sports, et Derradji a poursuivi son travail pendant le tournoi. Mais dans les mémoires égyptiennes – et algériennes –, ce « Pharaons = tyrans » restera l’un de ces moments où une simple phrase prononcée en direct a suffi à faire trembler tout un derby maghrébin avant même le coup d’envoi.

























