Les prix du pétrole se stabilisaient mercredi matin après deux séances de repli, soutenus par l’anticipation d’une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine mais freinés par les craintes d’un excès d’offre mondial et par les avancées diplomatiques entre Moscou et Kiev.
Vers 10h10 GMT, le Brent pour livraison en février progressait de 0,10 % à 62,01 dollars, tandis que le WTI gagnait 0,17 % à 58,35 dollars. Cette accalmie intervient après une baisse d’environ 1 % la veille, alimentée par des stocks américains plus élevés qu’attendu.
La Fed devrait annoncer dans la journée une nouvelle réduction de 25 points de base de ses taux directeurs, un geste perçu comme favorable à l’activité économique et donc à la demande pétrolière. Mais les investisseurs restent prudents : les projections de la banque centrale ne tablent que sur une seule baisse supplémentaire en 2026, signe d’une vigilance face à une inflation encore élevée.
En parallèle, les perspectives d’offre demeurent fortement dégradées. Les exportations russes ont bondi de 2,5 millions de barils par jour depuis août, accentuant les risques de surplus. Si les sanctions américaines contre Rosneft et Lukoil ont temporairement limité l’impact de cette hausse, un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine pourrait ouvrir la voie à un assouplissement de ces mesures, et donc à un afflux supplémentaire de brut sur le marché.
Les signaux diplomatiques se multiplient. Le Kremlin a salué les propos récents de Donald Trump affirmant que la Russie avait « toujours eu l’avantage » en Ukraine, tandis que Volodymyr Zelensky doit présenter un nouveau plan de paix à Washington. Un rapprochement pourrait rebattre les cartes du marché énergétique mondial.
À cela s’ajoutent les prévisions de l’EIA, qui anticipe une production américaine record en 2025 avant un léger repli. Wall Street projette un excédent global de plusieurs millions de barils par jour en 2026, de quoi maintenir une pression durable sur les prix.
Pour l’heure, la décision de la Fed et l’évolution des discussions russo-ukrainiennes restent les deux curseurs majeurs susceptibles d’infléchir les cours. Le marché reste donc suspendu entre soutien monétaire et risques d’inondation pétrolière.

























