Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a signé le 15 décembre 2025 un décret présidentiel accordant une grâce totale pour le reliquat de la peine à l’historien Mohamed El Amine Belghith, détenu condamné définitivement.
Cette décision, annoncée par la présidence, intervient dans un contexte de pressions internationales croissantes et met en lumière la faiblesse de la junte militaire au pouvoir, marquée par des décisions contradictoires. Après avoir initialement durci la répression pour affirmer sa fermeté idéologique, le régime a cédé face au coût diplomatique élevé de l’affaire, dans un climat de tensions accrues avec la France et d’autres acteurs externes.
Belghith avait été condamné par le tribunal de première instance de Dar El Beïda à cinq ans de prison ferme, peine confirmée en appel, pour « diffusion de discours de haine et de discrimination via les technologies de l’information », « promotion délibérée de fausses nouvelles portant atteinte à l’ordre public » et « atteinte à la sécurité et à l’unité nationale ».
L’affaire remontait à mars 2025, suite à une interview sur Sky News Arabia où il avait qualifié l’amazighité de « projet idéologique franco-sioniste » et affirmé que « les Berbères sont à l’origine des Arabes phéniciens », provoquant une indignation massive et des accusations d’atteinte à un pilier de l’identité nationale.
Cette grâce, intervenue peu après le rejet définitif de l’appel par la Cour suprême, illustre les revirements du pouvoir militaire algérien, souvent critiqué pour sa gestion erratique des questions identitaires et ses concessions sous pression extérieure, évitant ainsi d’aggraver une crise devenue diplomatiquement insoutenable.



























