Le conseil de prud’hommes de Paris a rendu ce mardi 16 décembre 2025 sa décision dans le litige à plusieurs centaines de millions d’euros opposant Kylian Mbappé au PSG après le départ de l’attaquant en 2024. Le capitaine des Bleus obtient gain de cause : le club parisien est condamné à verser 60,9 millions d’euros (précisément environ 61 millions, incluant salaires impayés d’avril à juin 2024, le dernier tiers de la prime d’éthique et de signature, ainsi que les congés payés afférents).
Du côté de la défense de Mbappé, la satisfaction est totale. Me Delphine Verheyden, qui représente le joueur depuis dix ans, a rappelé : « Mbappé voulait uniquement ses salaires et sa prime. Nous avons constitué une équipe de travail à sa demande et à celle de sa famille, et nous avons agi de manière transparente. Le PSG a refusé de payer, et nous avons dû poursuivre jusqu’à cette décision. »
L’attaquant, de son côté, « est soulagé, content et égal à lui-même », poursuit Me Verheyden. « Il est déterminé, passionné par son métier, et satisfait que cette affaire soit enfin close. »
Pour les avocats de Mbappé, l’enjeu n’était pas personnel mais de principe : « Kylian n’était pas dans un combat personnel, mais dans un combat de principe. Lorsqu’on travaille, on mérite d’être payé. Il y a eu des tentatives de nuire à son image, et il fallait rétablir la réalité », explique Me Verheyden.
Du côté de la défense, on souligne également l’orgueil du PSG dans cette affaire : le club n’aurait pas supporté le départ libre de son joueur vers le Real Madrid. « Il faut arrêter la fiction selon laquelle le PSG aurait perdu de l’argent avec Mbappé. Le club a gagné des fortunes pendant des années. »
Le club dispose d’un mois pour interjeter appel après la notification du jugement, l’écriture officielle pouvant prendre plusieurs semaines. La décision est assortie d’une exécution provisoire : le PSG doit payer immédiatement, même en cas d’appel. De plus, le jugement intégral devra être publié pendant un mois sur la page d’accueil du site internet du PSG.
Me Delphine Verheyden et ses confrères (dont Me Frédérique Cassereau) dénoncent la stratégie du PSG pendant cette procédure : « Les avocats du club ont développé un récit parallèle au droit du travail. Pendant 18 mois, Kylian réclamait le paiement de ses trois derniers mois de salaire et du dernier tiers de sa prime de signature, mais le PSG a arrêté de le payer. Le récit fait par le club pendant ces années était totalement fantasque », résume Me Frédérique Cassereau.
Pour les conseils de Mbappé, « il n’y avait pas de suspense : nous avons gagné trois fois. Ce n’était pas une guerre personnelle, mais une question de principe. »
Le PSG, débouté de l’ensemble de ses contre-demande (440 millions d’euros réclamés), a indiqué prendre acte de la décision, qu’il exécutera tout en se réservant le droit d’appel. La requalification du contrat en CDI demandée par Mbappé a été rejetée.
Cette victoire judiciaire confirme que le droit du travail s’applique pleinement au football professionnel.



























