17 décembre 2025 – L’accord de libre-échange tant attendu entre l’Union européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) est au bord du report, voire de l’abandon, après les prises de position fermes de la France et de l’Italie ce mercredi.
Giorgia Meloni, Première ministre italienne, a qualifié de « prématurée » une signature dans les prochains jours, exigeant des garanties supplémentaires pour protéger l’agriculture européenne. « Je suis convaincue qu’au début de l’année prochaine, toutes ces conditions seront réunies », a-t-elle déclaré devant le Parlement italien. Cette position aligne Rome sur Paris et renforce une potentielle minorité de blocage (avec la France, la Pologne, la Hongrie et éventuellement l’Autriche).
Emmanuel Macron a réaffirmé l’opposition française à tout « passage en force », jugeant les mesures de sauvegarde actuelles insuffisantes. La France demande un report pour obtenir de vraies protections, dans un contexte de mobilisation massive des agriculteurs européens contre les importations de viande bovine, sucre ou volaille sud-américains.
Du côté brésilien, le président Luiz Inácio Lula da Silva a lancé un ultimatum clair : « Si on ne le fait pas maintenant, le Brésil ne signera plus l’accord tant que je serai président » (son mandat s’achève fin 2026). Frustré, il a ajouté : « Nous avons cédé sur tout ce qu’il était possible de céder diplomatiquement. Si ils disent non maintenant, nous serons fermes avec eux. »
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, espérait parapher l’accord lors du sommet Mercosur à Foz do Iguaçu (Brésil) ce samedi 20 décembre. Malgré un compromis provisoire trouvé ce mercredi sur des mesures de sauvegarde renforcées (suivi des importations sensibles et possible réintroduction de droits de douane), le feu vert des États membres semble compromis.
Cet accord, négocié depuis plus de 25 ans, vise à créer la plus grande zone de libre-échange au monde : plus d’exportations européennes de voitures, machines et vins, contre un accès facilité pour les produits agricoles sud-américains. Soutenu par l’Allemagne et l’Espagne pour relancer l’économie européenne face à la Chine et aux États-Unis, il cristallise les craintes agricoles et environnementales en Europe.
Des milliers d’agriculteurs manifestent ce jeudi à Bruxelles. La situation reste tendue : report probable en janvier 2026, ou risque d’échec définitif ? Affaire à suivre lors du sommet européen ce jeudi.


























