Le 17 décembre 2025, le Premier ministre indien Narendra Modi a entamé la dernière étape de sa tournée régionale de quatre jours, après des escales remarquées en Jordanie et en Éthiopie. À Oman, Modi a été accueilli à Mascate avec tous les honneurs par le vice-Premier ministre omanais chargé de la Défense, Sayyid Shihab bin Tariq Al Said, qui lui a réservé une garde d’honneur solennelle, soulignant l’importance stratégique de cette visite d’État.
Cette étape de deux jours, coïncidant avec le 70ᵉ anniversaire des relations diplomatiques entre l’Inde et Oman, s’inscrit dans un partenariat enraciné dans des liens historiques millénaires, des échanges commerciaux ancestraux le long de la route de l’encens et des interactions maritimes sur l’océan Indien. Elle fait suite à la visite du sultan Haitham bin Tarik en Inde en 2023, consolidant une amitié diplomatique et stratégique de longue date. Dès son arrivée, Modi a partagé sur X : « Atterri à Mascate, Oman. Cette terre d’amitié durable et de connexions historiques profondes avec l’Inde. Cette visite offrira l’opportunité d’explorer de nouvelles avenues de collaboration et d’ajouter un nouvel élan à notre partenariat ».
Le point d’orgue de cette visite est la signature imminente de l’Accord de partenariat économique global (CEPA) entre l’Inde et Oman. Ce traité de libre-échange ambitieux, récemment approuvé par les deux pays, vise à supprimer les barrières douanières, stimuler les échanges bilatéraux – déjà à 10,6 milliards de dollars en 2024-2025 – et ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement, avec la possibilité de doubler le volume commercial dans les années à venir.
Les principaux secteurs bénéficiaires sont multiples et stratégiques. Dans le domaine énergétique, Oman, fournisseur clé de pétrole et d’urée pour l’Inde, assurera des approvisionnements stables en produits pétrochimiques, garantissant une sécurité énergétique cruciale. Le volet commercial prévoit un renforcement des exportations indiennes vers Oman – carburants, produits chimiques, métaux précieux, céréales, thé, épices et machinerie – tout en consolidant les importations de pétrole et d’urée. Sur le plan des investissements, plus de 6 000 joint-ventures indo-omanaises offriront des opportunités dans la logistique, la pétrochimie, la fabrication, les énergies renouvelables et l’hydrogène vert, tandis que la technologie, l’agriculture, la défense et la sécurité maritime bénéficieront également de ce cadre renforcé, faisant du CEPA un levier global de coopération intégrée.
Parallèlement, Modi et le sultan Haitham bin Tarik tiendront des entretiens stratégiques sur la sécurité régionale et mondiale, l’accès indien au port de Duqm, près du détroit d’Ormuz, et le transfert imminent de pièces détachées pour les avions Jaguar de l’armée de l’air indienne. Oman se distingue ainsi comme le premier pays du Conseil de coopération du Golfe à organiser des exercices conjoints avec les trois armes indiennes, illustrant la profondeur de la coopération bilatérale.
Cette tournée régionale avait débuté en Jordanie, où Modi a renforcé la coopération dans les secteurs de l’énergie, du commerce et de la sécurité. La visite en Éthiopie, étape intermédiaire, a été marquée par un moment historique : Modi s’est adressé aux deux chambres du Parlement éthiopien réunies, élevant les relations indo-éthiopiennes au rang de partenariat stratégique. Il a souligné la convergence des intérêts dans la sécurité régionale, le développement économique et la coopération technologique, tout en mettant en avant le rôle croissant de l’Inde dans le renforcement des infrastructures, de l’agriculture et de l’énergie durable en Afrique de l’Est. Cette étape a également permis de signer plusieurs accords bilatéraux et d’intensifier les échanges commerciaux et les investissements indiens en Éthiopie, illustrant la diplomatie proactive de New Delhi sur le continent africain.
Cette tournée régionale– Jordanie, Éthiopie et Oman – illustre la vision diplomatique globale de l’Inde sous Narendra Modi, axée sur le Sud global, le Moyen-Orient et l’Afrique, avec des priorités claires : sécuriser l’énergie, diversifier le commerce, renforcer les partenariats technologiques et mobiliser la diaspora comme pont culturel et économique.



























