Alger – Lors de l’inauguration de la 33e édition de la Foire de la production algérienne (FPA), le 18 décembre 2025 au Palais des expositions des Pins Maritimes, le président Abdelmadjid Tebboune, accompagné du Premier ministre Sifi Ghrieb, a tenu des propos fermes sur la lutte anticorruption. Devant les responsables de la holding publique Agrodiv, il a qualifié de « catastrophe » pour l’économie nationale les détournements massifs opérés par les anciens oligarques, évoquant explicitement des milliers de milliards de dinars transférés illégalement vers des paradis fiscaux, dont les Îles Vierges britanniques.
« Pour l’argent caché aux Îles Vierges ou ailleurs, son jour viendra », a lancé le chef de l’État, affirmant la détermination des autorités à poursuivre le rapatriement de ces fonds. Une promesse qui s’inscrit dans la continuité des efforts judiciaires et internationaux engagés depuis 2019 pour récupérer les avoirs détournés.
Tebboune a rappelé l’ampleur des pratiques de surfacturation et de prédation qui ont grevé les finances publiques pendant des années. Des sommes astronomiques – qualifiées de « milliers de milliards de dinars » – ont été blanchies et planquées à l’étranger via des circuits offshore opaques. Les Îles Vierges, juridiction réputée pour son secret bancaire, sont citées comme l’une des destinations privilégiées.
Le président a insisté sur les avancées : les biens déjà identifiés et saisis permettent au Trésor public de recouvrer progressivement ces fonds, renforçant ainsi les capacités budgétaires de l’État. Au-delà des fonds financiers, le président a mis en avant le redressement des entreprises publiques confisquées. Agrodiv, spécialisée dans l’agroalimentaire, a repris la gestion de 37 unités de production, dont 35 fonctionnent désormais à pleine capacité.
Aujourd’hui, Agrodiv emploie 2 234 salariés, avec de nouveaux recrutements et des investissements pour moderniser les installations. Tebboune a qualifié cette dynamique de « nouveau souffle » après une période de « nonchalance » dans la gestion des entreprises récupérées.
À travers ces déclarations, Abdelmadjid Tebboune dresse un double constat : l’ampleur des détournements passés et l’importance des efforts en cours pour en limiter les conséquences économiques. Si tous les fonds dissimulés à l’étranger n’ont pas encore été récupérés, la relance des entreprises confisquées constitue un levier concret pour soutenir le Trésor public et stimuler l’économie nationale.


























