Lundi 22 décembre 2025 – Les cours du pétrole ont terminé la séance en nette progression, signant une quatrième hausse consécutive et effaçant les plus bas récents, portés par la montée des risques de perturbations de l’approvisionnement mondial. L’escalade des opérations américaines contre des pétroliers vénézuéliens, dans le cadre du « blocus total » ordonné par le président Donald Trump, combinée à des attaques ukrainiennes ciblant des actifs russes, a ravivé la prime de risque géopolitique sur les marchés.
Le Brent de la mer du Nord (livraison février 2026) a gagné 1,60 dollar (+2,7 %) pour clôturer à 62,07 dollars, tandis que le WTI (livraison février) a progressé de 1,11 dollar (+2,2 %) à 57,77 dollars, marquant un retournement après des pertes cumulées de 8 % sur dix jours.
Cette hausse reflète le durcissement de la pression américaine sur les flux pétroliers vénézuéliens. Les USCG, en coordination avec le FBI, le Department of Homeland Security et des unités des Marines, ont intercepté plusieurs navires, dont le Skipper (1,8 million de barils de brut Merey) et le Centuries (300 000 barils à destination d’un trader chinois), illustrant la complexité des circuits de contournement ciblés par Washington.
Ces opérations s’inscrivent dans le blocus total imposé par Donald Trump pour asphyxier financièrement le régime de Nicolás Maduro. Bien que la production vénézuélienne (≈1 million de barils/jour) représente seulement 1 % de l’offre mondiale, l’impact géopolitique est considérable. Près de 80 % des exportations illégales du Venezuela sont destinées à la Chine via des flottes fantômes iraniennes et russes, ce qui élargit la portée stratégique de l’offensive américaine. Pékin parle de « violation grave du droit international », tandis que Caracas évoque des « actes de piraterie ». Sur le terrain, des tankers rebroussent chemin, PDVSA subit des cyberattaques, et les exportations chutent.
Parallèlement, les frappes ukrainiennes sur la flotte fantôme russe (≈300 pétroliers) et sur des plateformes en mer Caspienne accentuent le risque d’une réduction de l’offre mondiale de 1 à 2 millions de barils/jour, contribuant à la nervosité des marchés.
Pour les analystes, ce contexte géopolitique neutralise les inquiétudes liées à une offre abondante, notamment grâce à l’OPEP+ et au pétrole de schiste américain. « Le risque géopolitique équilibre désormais les craintes d’un excédent d’offre », soulignent plusieurs experts, certains anticipant un baril pouvant revenir durablement autour de 65 dollars en cas de nouvelle escalade.


























