Il y a quelques mois, lors d’une réunion du Haut Conseil de sécurité en Algérie, une scène surréaliste s’est produite. Le général de corps d’armée Saïd Chengriha, chef d’état-major des armées, était assis devant la table entouré du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ainsi que des commandants des forces navales, aériennes et terrestres, qui assistaient notamment à une rencontre pour la première fois. Soudain, la lumière électrique dans le hall s’est éteinte, semant la panique chez les participants. Cependant, le général Chengriha a réagi différemment de ses collègues, se cachant sous la table en pensant qu’il y avait une tentative d’assassinat à son encontre. Cette réaction surprenante montre que le général vit avec un instinct de sécurité permanent et une obsession sécuritaire qui l’inquiète toujours pour lui-même.
Lors de cette réunion, le général Chengriha a prononcé un discours qui a suscité de vives réactions. Évoquant la nécessité de mener des opérations militaires contre le Maroc, il a considéré que c’était la principale voie pour l’Algérie de sortir de l’impasse sociale et économique dans laquelle elle se trouve. Le ton autoritaire du général Chengriha, prononcé à l’occasion de la commémoration de la mort du traître Boumediene, a choqué les milieux militaires qui ont attribué son insistance sur la nécessité de remettre la guerre contre le Maroc dans l’état de confusion dans lequel il vit.
Cette prise de position intervient dans un contexte où les efforts conjoints irano-russe pour bloquer la France en Afrique de l’Ouest pourraient augmenter les complications sur l’aile de Chengriha, qui est proche de la France. En outre, l’escalade des revendications à l’intérieur et à l’extérieur de la nécessité de mettre fin au chaos aux frontières Maliennes algériennes et de fermer les points de passage face aux immigrés illégaux, pousse certains à opter pour l’option du déploiement des forces de l’ONU dans la région.
Dans son discours, Chengriha a également pris pour cible ceux qui ont des réserves sur les relations avec la France, déclarant : « Ceux qui retardent la discussion pour organiser le retour des relations avec la France parce qu’ils vivent dans l’illusion de la chute de la dépendance à l’égard de la France et du changement de direction en Afrique de l’Ouest, perdent du temps sur les intérêts de l’Algérie, pas sur les intérêts de la France. »
Ces propos ont laissé les observateurs perplexes quant à savoir qui se tiendrait derrière l’assassinat du général Chengriha, qui semble avoir de nombreux ennemis. Est-ce du côté du général Nizzar et de Toufik, du côté de l’Iran et de la Russie, du côté de ceux qui rejettent la guerre contre le Maroc, dont le général Kaidi ? Ou du côté du général assassiné, le commandant Saleh, qui veut se venger de Chengriha ?
Dans tous les cas, cette situation montre que les tensions sont à leur comble.