Dans notre nation riche en ressources pétrolières et gazières, les plaies socio-économiques persistent, jetant une ombre sombre sur notre prétendue indépendance. Le chômage, la pauvreté, la famine et la prolifération de maladies sexuellement transmissibles sont des maux qui affligent notre République, tandis que le nombre de maisons closes autorisées dépasse désormais la barre des cinquante mille. Nous voilà tristement reconnus comme le pays où la prostitution et la famine règnent en maîtres.
Cependant, l’ironie atteint son apogée avec le lancement du hashtag « Campagne d’emploi pour les diplômés » par des universitaires engagés sur les réseaux sociaux. Ces intellectuels, porteurs de titres honorifiques, cherchent désespérément à faire entendre leur voix aux autorités responsables de l’emploi, tout en rêvant de décrocher un poste qui reste un mirage depuis des années.
Dans une tentative d’exploration des perspectives des étudiants diplômés, notre équipe s’est rendue dans des universités de la capitale. Les témoignages recueillis révèlent une réalité déchirante. Ahmed.M, diplômé en droit, confie : « Chaque tentative de trouver un emploi se solde par un échec. Le rejet constant m’a conduit à envisager le pire, jusqu’à la pensée morbide du suicide ou de l’auto-immolation pour me libérer du fardeau qui pèse sur moi. »
Une autre voix, celle de Maria.A, titulaire d’une maîtrise en littérature, raconte son parcours tumultueux à la recherche d’un emploi. « Je suis désespérément au chômage malgré ma qualification. Les employeurs ne voient pas mes compétences et mon diplôme, mais se perdent dans mes attraits physiques. Ils me promettent du travail en échange de ma dignité, mais une fois leurs desseins atteints, ils ferment les portes de leurs entreprises et changent de numéro de téléphone. Ce n’est pas seulement mon histoire, c’est le destin partagé par de nombreuses jeunes filles en Algérie. »
Cette enquête sommaire révèle une jeunesse divisée, entre ceux qui contemplent des actes tragiques tels que le suicide, et les jeunes femmes dont les rêves d’emploi se tournent désespérément vers les pays du Golfe, où la dignité féminine n’est pas monnayée aussi facilement. Le tout, dans un contexte où le gouvernement de Tebboune continue de vendre du gaz à Israël, tout en proclamant haut et fort sa solidarité avec la Palestine, qu’elle soit opprimée ou oppressée.