Le régime de la junte militaire se vante régulièrement sur les chaînes locales, qualifiées d’« égouts médiatiques », de l’adhésion de l’Algérie au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, une adhésion qu’il a achetée avec l’argent du peuple appauvri. Ce peuple, laissé à l’abandon, lutte entre la faim, la pauvreté, l’ignorance, la prostitution, la toxicomanie et les déviances sexuelles.
La junte prétend pourtant offrir à ce peuple misérable des conditions de vie dignes, ainsi que la liberté d’expression, d’opinion, voire même la possibilité de contester les décisions des hautes autorités. Cependant, ces libertés n’existent que dans les fantasmes, car les cimetières, les prisons et les centres de détention sont remplis de personnes libres assassinées et de détenus honorables. La dernière victime de cette « bande criminelle » est l’écrivain et penseur Boualem Sansal.
Le régime de la junte militaire, en proie à une « phobie » grandissante à l’égard de toute voix opposée criant haut et fort « Nous voulons un État civil, pas militaire », continue sa répression. La dernière victime de cette dictature est l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté dès son arrivée à l’aéroport d’Alger en provenance de France.
La raison de cet acharnement réside dans les déclarations qu’il a faites quelques jours plus tôt lors d’une interview avec une chaîne française. Boualem Sansal a tenu des propos forts qui ont fait perdre le contrôle à la junte militaire. Il a affirmé que la France n’avait jamais réussi à coloniser le Maroc, l’ennemi numéro un des généraux, en raison du passé historique riche de ce pays, enraciné en tant qu’empire ancien. En revanche, il a décrit l’Algérie comme un « assemblage humain et un mélange d’ethnies sans histoire politique solide », ce qui aurait facilité sa colonisation par la France durant 132 ans. Sansal a également soutenu que des villes telles que Tlemcen, Oran et Biskra faisaient historiquement partie du Maroc avant que la France ne les annexe à l’Algérie.
Ces déclarations ont rendu la junte hystérique, la poussant à s’acharner sur le penseur Boualem Sansal, qui n’a fait que rappeler des vérités historiques et géographiques, qu’on le veuille ou non.